Résumé :
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Introduction : Malgré leur importance dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, l’utilisation des soins prénatals demeure non optimale au Burkina Faso. Cet article propose de documenter les motifs de non-recours aux services de soins prénatals en s’intéressant aux femmes qui y renoncent ou qui y recourent tardivement. Méthodes : La collecte des données qualitatives a eu lieu d’octobre 2013 à janvier 2014 dans la commune rurale de Kokologho. Différentes méthodes de collecte ont été utilisées : l’observation participante, vingt-deux entrevues individuelles semi-dirigées avec des femmes qui sont en recours tardif aux soins prénatals et huit entrevues informelles avec des informateurs-clés identifiés dans la communauté. Résultats : L’analyse thématique en continu révèle quatre barrières qui entravent le recours effectif aux soins prénatals par les femmes rencontrées : (1) le manque de connaissance du calendrier et des objectifs des soins prénatals, (2) la perception de la grossesse et des soins prénatals, (3) les barrières socio-économiques : paiement direct des consultations prénatales et manque d’autonomie des femmes, et (4) la perception de la qualité des soins prénatals. Discussion : Ces résultats sont discutés au travers des différents types de non-recours de la typologie explicative adoptée pour cette étude, dont la non-connaissance, la non-demande par choix ou par contrainte et la non-réception des soins. Cet apport théorique dévoile que les défaillances dans le système de soins de même que la dichotomie existante entre les représentations sociales et celles médicales de la grossesse et des soins prénatals, participeraient à exclure certaines femmes des services de soins prénatals.
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