Résumé :
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Les transformations gestionnaires des associations du secteur du handicap sont souvent expliquées par des facteurs externes comme le renforcement des contraintes budgétaires, l’affaiblissement du militantisme ou l’emprise de l’idéologie gestionnaire. Nous souhaitons compléter ces approches par la prise en compte des luttes de pouvoir au sein des associations. Cet article propose, à travers une étude de cas longitudinale, de montrer comment les contraintes externes conduisent à des déplacements de pouvoir en faveur des dirigeants salariés, qui s’engagent dans des stratégies de découplage. Le découplage consiste à couper volontairement certains liens jugés inopportuns, voire néfastes au développement économique de l’association pour en développer de nouveaux (recouplage). L’Œuvre des villages d’enfants (OVE), créée à Lyon en 1945 pour défendre la place de l’Éducation nationale dans le secteur de l’enfance inadaptée, est aujourd’hui l’un des plus gros opérateurs du secteur dans la région Rhône-Alpes et a coupé tout lien institutionnel avec l’Éducation nationale. L’article montre comment progressivement, les reconfigurations de pouvoir au sein de l’organisation ont conduit à la marginalisation des acteurs militants historiques au profit de nouveaux liens avec les autorités publiques et les autres associations.
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