Résumé :
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Objectif: Évaluer la vulnérabilité des détenus hommes face au VIH, les pratiques à risque et l’accès à la prévention. Méthodes: Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée au cours de juillet et août 2012 à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou au Burkina Faso. Deux enquêteurs formés ont recueilli les données par des entretiens individuels au parloir à l’aide d’un questionnaire administré aux détenus hommes âgés de 18 ans et plus et dont le séjour en prison était supérieur à trois mois. Deux groupes de discussion ont été effectués avec la garde de sécurité pénitentiaire et les soignants. Résultats: Au total, 165 détenus hommes ont été interviewés. Le temps moyen de séjour en milieu carcéral est de 19 mois, l’âge médian de ces prisonniers est de 28 ans et 45 % d’entre eux sont analphabètes. Près de 4 % des détenus hommes ont déclaré avoir eu des relations homosexuelles au cours de leur détention. Les données montrent une sous déclaration, un déni des pra-tiques homosexuelles par les détenus. Pendant l’incarcération, 49 % des prisonniers ont partagé des lames ou des rasoirs. Aucun enquêté n’a déclaré l’usage de drogues injectables et de tatouage en prison. La majorité (84 %) des détenus n’a pas une bonne connaissance du VIH/sida et 6 % ont été sensibilisés au risque d’infection sexuellement transmissible. Seulement 5 % des détenus ont eu un test de dépistage pendant leur séjour en prison. Conclusion: Les conditions d’incarcération, les pratiques homosexuelles et l’absence de préservatifs dans la prison aggravent la vulnérabilité des détenus face au VIH/sida. La mise en place d’un programme de prévention et de prise en charge des patients VIH+ permettraient de réduire de manière significative le risque de transmission du VIH en prison.
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