Résumé :
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Dans les cent dernières pages du Temps retrouvé, le Narrateur de À la recherche du temps perdu est frappé, lors d’une matinée chez les Guermantes, par le vieillissement brutal des personnages qu’il a connus, par l’influence considérable que le temps a eue sur leur corps. Ce constat, et les réflexions qu’il appelle chez le Narrateur, constituent l’épisode bien connu du « Bal des têtes », galerie de portraits des personnages du roman. Les marques du temps sur les corps en général, et sur les visages en particulier, suscitent chez le Narrateur un étonnement proprement philosophique et une réflexion très profonde sur les rapports entre le corps et le temps. Au fil de cette réflexion, il est suggéré que le temps ne doit pas être considéré comme une force destructrice ou créatrice s’exerçant de l’extérieur sur les corps. Proust nous invite au contraire à envisager les corps vieillissants comme des corps où le Temps est « incorporé ».
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