Résumé :
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Cette étude introduit, dresse le profil et analyse la valeur explicative de la confiance, une construction mentale dont on attend qu'elle apporte des explications et qui émerge de la considération de la perception de la prise en charge dans les relations médicales. Cette recherche attache également la science de la communication à la perspective réellement interactive du déterminisme réciproque, en soulignant l'impact des relations personnelles et la signification de la perception de la prise en charge. Des données résultant de 271 relations soignant-soigné à Oxford (Angleterre) ont été rassemblées grâce des enregistrements vidéo, des questionnaires distribués aux patients et aux médecins et des bilans des rapports médicaux. L'analyse indique que les patients qui font confiance à leur médecin pour prendre des décisions à leur place sont généralement des personnes issues des classes ouvrières et plus âgées que les patients qui prennent leur santé en charge. De même, ces patients ont plus d'attentes, exprimées vers l'extérieur, quant aux conséquences et ont l'habitude de voir plus souvent leur médecin que leur vis-à-vis. En plus d'une définition de la confiance au niveau conceptuel et opérationnel, cette étude apporte une preuve préléminaire que le déterminisme réciproque entre en jeu dans les relations médicales. Malgré leur préférence pour des patients qui prennent leur santé en charge, les médecins tendent à s'adapter à la confiance que leur prêtent les patients en partangeant des décisions avec les patients qui se prennent en charge et en prennant des décisions pour ceux qui leur font confiance. S'adapter à cette orientation passive des patients qui font confiance à leur médecin risque de diminuer les chances du patient pour maintenir le contrôle dans la relation médicale, qui a des implications pour les conséquences, le coût et la conformité de la santé.
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