Résumé :
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"La maison de repos, communément associée à un mouroir lorsqu’elle est l’objet de représentations négatives, serait alors un lieu de mort à de multiples points de vue : la mort qui guetterait les résidents, désinvestissant ceux-ci de la vie, les reléguant loin des attentions, tant de leur entourage familial que de la société au sens large. Attendant leur fin, les personnes âgées n’y seraient alors plus porteuses de projets, cantonnées à “avoir été” plutôt qu’à être, à ne plus faire partie intégrante des échanges sociaux – d’amour, d’attentions, de reconnaissance, n’ayant plus grand-chose à offrir et à recevoir. La maison de repos, en tant que mouroir, serait alors le lieu de la mort dans tout ce qui nous constitue en tant qu’être humain, bien avant la mort du corps physique en lui-même : la mort de la vie sociale et la mort de l’individu comme sujet, porteur de préférences et de choix de vie, autant que de projets et de perspectives d’avenir."
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