Résumé :
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"Le concept d’inégalités sociales de santé connaît un intérêt croissant chez les scientifiques et dans le monde politique. Pour bien le saisir, il convient d’abord de distinguer les inégalités de santé des iniquités de santé (Marmot, 2007 ; Arcaya et al., 2015) : les inégalités de santé incluent tout type de différences de l’état de santé entre groupes ou individus. Elles peuvent, à titre d’exemple, découler de facteurs génétiques, physiologiques et sont dans ce cas considérées comme inévitables. Quant aux inégalités sociales de santé ou iniquités, elles sont exclusivement liées à des facteurs sociétaux extérieurs aux individus ; elles sont de ce fait considérées comme évitables et injustes (Arcaya et al., 2015; Marmot, 2007). Selon Mariana C Arcaya, Alyssa L Arcaya et Subu Subramanian « les iniquités de santé sont des différences systématiques en santé qui pourraient être évitées par des moyens raisonnables » (2015:2). Plus généralement, les inégalités sociales touchent des groupes sociaux, hiérarchisés selon des critères relevant du niveau de richesse, des occupations manuelles ou intellectuelles, du niveau d’éducation, de la culture, de la langue, du sexe, de l’orientation sexuelle, de la couleur de peau ou de la religion (Lang & Haschar-Noé, 2017 ; Arcaya et al., 2015 ; Fassin & Aïch, 2004). Elles concernent en outre l’ensemble du corps social : le gradient social signifie qu’une catégorie d’individus, en fonction de son positionnement dans la hiérarchie sociale, présentera un taux de morbidité et de mortalité moins bon que celui de la catégorie supérieure (Lang & Haschar-Noé, 2017 ; Moquet, 2008). Aplanir ce gradient social de santé suppose l’application de mesures universelles (s’adressant à l’ensemble de la population) combinées à des mesures proportionnelles ciblées (adaptées aux besoins spécifiques de certaines populations) (Observatoire de la Santé du Hainaut, 2017)."
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