Résumé :
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"L’étude consacrée à la localisation de l’offre publique d’accueil et d’habitat des Gens du voyage est née des réflexions engagées par la commission Habitat de la Fnasat-Gdv, dans un groupe de travail chargé d’établir un bilan général de la politique publique de l’accueil. L’objectif du groupe était de l’illustrer au regard des réalités territoriales des adhérents du réseau, de la mettre en perspective et d’en analyser les impacts pour les Gens du voyage. Partant du contexte historique et sociétal, le groupe de travail a confirmé le constat que, au fil des siècles, les populations itinérantes – la question du nomadisme – ont été considérées par une société sédentaire comme potentiellement dangereuses, provoquant suspicion, rejet et répression. Les politiques publiques d’accueil et d’habitat sont défaillantes dans la prise en compte de l’habitat caravane et de l’itinérance. Dans de nombreux cas, l’aire d’accueil, contrairement à sa destination première pour des gens de passage et un temps de séjour limité, est occupée sur des temps longs, parfois depuis des décennies par les mêmes familles... Dès lors, il convenait de questionner ces politiques en termes de réalisation d’équipements ; d’analyser ses mises en œuvre locales. Il apparaissait indispensable de compiler et de comparer des retours d’expériences. Un des objectifs primordiaux a été de questionner les écarts entre les besoins existants et l’inadéquation des réponses apportées, ainsi que de rapporter le point de vue des personnes séjournant ou habitant dans les équipements. La question de la localisation s’est évidemment imposée comme déterminante en termes de sécurité et de santé. Pour mener à bien cette étude, la Fnasat-Gens du voyage, a décidé de solliciter deux chercheurs, une sociologue et un urbaniste. Le présent rapport expose le déroulement de l’enquête et analyse les critères de localisation des équipements. Il apporte ainsi un éclairage probant sur les inégalités environnementales relatives aux choix territoriaux et démonte les logiques institutionnelles qui les régissent. Non seulement les Gens du voyage sont bien trop souvent bafoués par la localisation, mais ils le sont aussi dans leur corps, subissant toutes les nuisances possibles qui mettent en danger leur santé physique et psychique. Le droit à la ville demeure plus que jamais un enjeu de première importance pour les Gens du voyage."
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