Résumé :
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"La catégorie de « violence obstétricale » existe depuis plusieurs années sur la scène juridique et publique au Mexique. Parmi les pratiques relevant de ce domaine, l’augmentation du recours à la césarienne nourrit depuis des décennies une réflexion sur le genre de considérations qui poussent à favoriser une intervention chirurgicale au détriment de l’accouchement par voie basse, et provoque des controverses dans plusieurs scènes publiques. Sont ici analysés des articles écrits par des spécialistes dans deux revues mexicaines Salud Pública de México et Género y Salud en Cifras. Le but est d’observer, à partir de cette analyse, l’évolution des conceptions des césariennes au cours des dernières décennies et de comprendre les questionnements sur l’augmentation de ces actes et les motifs (médicaux et non médicaux) qui ont sous-tendu cette décision, de repérer les profils des femmes concernées et l’émergence progressive du discours sur le risque à subir ce type d’intervention. On constate que la recherche sur l’augmentation du nombre de césariennes a effectivement gagné en importance, surtout celle portant sur les critères non médicaux, mais aussi que les deux revues analysées rattachent rarement leurs réflexions à la catégorie de « violence obstétricale ». Entre autres choses, nous avons pu remarquer l’amplification graduelle du discours sur le risque, ainsi que la mise en place d’une approche consistant à inclure, parmi les facteurs de risque pour l’accouchement, le fait d’être candidate à une césarienne sans justification médicale précise."
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