Titre : | L'addiction est une pratique sociale soluble dans la coopération (2021) |
Auteurs : | Alain Morel, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | PSYCHOTROPES (Vol 27 n° 1-2) |
Article en page(s) : | pp. 11-35 |
Note générale : | biblio. |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Résumé : | Comprendre les addictions, et donc les prévenir et les soigner, nécessite de s’entendre collectivement sur une définition qui intègre à la fois une délibération transdisciplinaire pour réunir les données scientifiques et la prise en compte des expériences vécues dans leur diversité. Partager une définition commune est la meilleure façon de restituer à toutes les composantes de la société et à chacun son pouvoir d’agir et d’éviter la captation de l’expertise par telle ou telle corporation. Dans le monde d’aujourd’hui, l’usage de drogues et l’addiction ne peuvent plus être considérés comme une faute, une faiblesse de la volonté ou une maladie de quelques-uns. C’est un fait social massif, une pratique quasi universelle directement en interaction avec le monde social dans lequel elle s’origine et prend sens. L’addictologie ne peut donc se réduire à une discipline, neuro-médicale ou autre. Elle doit se concevoir à travers un prisme fondamentalement intégratif. Un modèle « bio-psycho-social » qui prenne en compte le caractère humain, fondamentalement culturel et social, donc politique des consommations de drogues et des addictions. Elles n’ont cessé de se répandre dans le monde entier ces dernières décennies, attisées par des politiques plus centrées sur la répression que sur les droits humains. Pour relever ce défi, pour prévenir, aider, soigner, avec éthique et efficacité, les politiques des États et des institutions doivent avant tout recueillir les savoirs, mobiliser les ressources collectives, les relations sociales et la solidarité entre leurs membres. Les protocoles technologiques, pharmacologiques ou autres n’ont de portée qu’au service de la relation d’entraide et de sollicitude, et s’ils facilitent l’association des savoirs entre professionnels et usagers. Tout comme notre société, l’addictologie est au seuil d’une « transition ». Elle doit contribuer à la prédominance de nouveaux liens sociaux fondés sur la coopération, l’égalité, le renforcement du pouvoir d’agir, l’inclusion sociale, le partage expérientiel et la coéducation. Pour qu’une telle transition soit « durable », il est nécessaire de fédérer les acteurs, de soutenir les expériences innovantes et de consolider cette dynamique par une politique de santé qui favorise à tous les niveaux l’implication et la coopération avec les usagers dans les champs éducationnel, clinique et institutionnel. |
Note de contenu : |
PLAN : Les nouveaux enjeux épistémologiques d'une définition des addictions. Comment intégrer la dimension sociale dans un modèle global des addictions ? Les usages de drogues et les addictions sont des pratiques sociales. Anthropologie des addictions et évolution du capitalisme. Comment notre société est-elle devenue addictogène ? L'addiction, une « maladie transitoire ». Sortir de « la solitude sociale ». La coopération comme principe de la relation d'aide. De l'implication à la coopération avec les usagers. La coopération suppose un engagement réciproque dans la relation. La dimension sociale et inclusive des soins. Coopération et transdisciplinarité nécessitent un cadre institutionnel qui les favorise. Actualité et perspective de l'entraide et de la coopération face aux addictions. Pour une addictologie coopérative. |
Catalogueur : | Nadja |
Exemplaires (1)
Cote | Code-barres | Support | Localisation | Disponibilité |
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REV PSYCHOTROPES | NAD000193 | Bulletin | NADJA | Consultation sur place Disponible |