Résumé :
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La cour de récréation est souvent perçue comme un lieu de violence gratuite où règne la loi du plus fort. Les données empiriques recueillies par observation de la cour de récréation, et directement auprès d’écoliers, par entretiens et questionnaires, conduisent cependant à une autre analyse. La violence à l’école élémentaire apparaît alors comme la forme émergente des jeux et enjeux de pouvoir entre écoliers au sein des univers enfantins. Elle relève à la fois d’une logique de domination et d’une logique de cohésion, dont l’enjeu est celui de la reconnaissance sociale par les pairs. Le fonctionnement scolaire peut contribuer à la production de cette reconnaissance en s’appuyant sur certaines des valeurs qui fondent la socialisation enfantine et qui contribuent à définir la place de chacun dans les hiérarchies enfantines (volonté d’autonomie, exigence de justice ...). La prise en compte de la spécificité des logiques de justice enfantines pourrait alors favoriser une régulation plus pacifiée des relations enfantines.
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