Résumé :
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Dans une sociéte ou les limites s' estompent et ou l' apparence tient lieu de passeport identitaire, la plupart des adolescents cherchent à se distinguer des adultes et à partager entre pairs des marques ayant valeur de codes d'intégration. Ils Ie font à travers vêtements et parures, et sont tentés de marquer la peau elle-même (piercing et, a un moindre degré, tatouage). Mais ces signes de reconnaissance ne suffisent pas, au moins dans leur forme usuelle, aux adolescents qui souffrent de failles narcissiques et identitaires. Eux cherchent a se démarquer dans la rupture en exagérant cet auto-étiquetage et/ou en se maltraitant la peau. Autour de 16 ans, ils sont entre 5 et 10 % a reconnaitre se faire mal volontairement, avec une nette prédominance féminine. Les garçons heurtent plutôt leur peau contre des surfaces dures, tandis que les filles la scarifient et, moins souvent, l'abrasent ou la brûlent. L'auteur décrit ces formes de violence et distingue les lésions en fonction de leur caractère typique ou atypique, observations cliniques a valeur diagnostique et pronostique selon que l'attaque de la peau s'inscrit dans une impasse temporaire de l'oedipe pubertaire ou qu 'elle révèIe des troubles plus profonds et plus structuraux. Il expose en quoi les violences cutanées auto-infligées constituent un langage de l'indicible visant à la fois l'apaisement et la figuration inconsciente des souffrances psychiques, et interroge tour a tour les fonctions d'expression, d'inscription et de communication de ces actes-symptomes.
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