Résumé :
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En Grèce ancienne les naissances gémellaires ne suscitent aucune suspicion mais sont considérées comme un signe de fécondité et d’abondance. Les théories médicales sont sur ce point en accord avec les représentations mythiques. Lorsque la gémellité semble affectée de connotations négatives, un examen révèle que ces traits ne sont pas spécifiques des jumeaux. Le thème de la rivalité intra-utérine, par exemple, n’est que le cas limite du motif des frères ennemis, sensiblement plus développé. Quant au modèle positif de l’amour fraternel, incarné par les Dioscures, il fait en Grèce l’objet d’un déplacement : la relation duelle est indispensable à l’homme grec, mais c’est dans l’amitié, dans la philia – ciment de toute vie sociale –, et dans la relation homoérotique qui l’unit à un compagnon que l’homme libre trouve son double, son véritable alter ego.
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