Résumé :
|
L’objectif de cette étude était d’observer les effets d’une privation de sommeil de coureurs d’une course à pied de 168 km sur l’apparition de phénomènes hallucinatoires et d’en décrire les différentes dimensions. 48 des 1632 participants ayant terminé l’UTMB® 2015 ont été recrutés. Immédiatement après leur arrivée, les coureurs ont été invités à donner des informations sur la durée de leur temps de sommeil et à évoquer les troubles hallucinatoires vécus via un questionnaire de 10 items sur les différentes dimensions d’une hallucination visuelle (critique, fréquence, contrôle, tonalité affective, complexité). Les coureurs ont effectué le parcours en 37,3 ± 1,9 h (extrêmes: 31,93 h et 40,5 h). 56,3% des coureurs ont vécu une hallucination dont 78 % évoquent avoir été somnolents lors du trouble. 81 % des coureurs n’ayant pas eu d’hallucination ont effectué une sieste lors de la course (± 10 min). L’hallucination survient en moyenne au bout de 31,05 ± 5,20 h de course, vers 7 h 16 du matin et est d’une durée inférieure à 10 sec (44,4%). Cette vision figée (55,6%), en noir et blanc (77,8%) correspond à un être humain (44,4%) ayant dans 37% des cas un rapport avec l’environnement familial du coureur. Les résultats montrent que la privation de sommeil semble affecter négativement les coureurs d’ultra-endurance, indépendamment de leur performance sportive. De cette analyse purement descriptive va suivre une étude permettant de quantifier la sévérité, le type et la prédisposition à ces troubles. De plus, nous suggérons que ces facteurs soient considérés et non banalisés par les coureurs.
|