Résumé :
|
"Néanmoins, la question de la régulation des émotions a essentiellement été abordée sous l’angle du contrôle des affects. Les rares travaux qui y ont accordé une place ont spécifiquement observé qu’une compétence des travailleurs sociaux ou des personnes engagées dans des relations d’aide informelles résidait essentiellement dans leur capacité à réduire leur implication affective et à contrôler leurs affects (Arnal, 2015 ; Carmack, 1997 ; Charles, 2015 ; Lenzi, Pény et al., 2015 ; Lenzi, 2017 ; Zenasni, Boujut, Woerner et Sultan, 2012). Certains ont vu à cet endroit l’éthos véritable du travailleur social (Charles, 2015 ; Fortino et al., 2015), pour qui l’excès d’émotions paraît inadapté, comme en témoigne les expressions « gérer » ou « neutraliser » ses émotions et ses affects. Pourtant, en dépit du fait que tous les professionnels interrogés relèvent les injonctions de distance et de contrôle des affects, le travail social sans émotions est une pure fiction et apparaît comme quelque chose d’absurde (Dumont, 2010 ; Ingram, 2013)."
|