Résumé :
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Depuis l’émergence du VIH/sida au début des années 80, aucune épidémie n’avait eu autant d’impact global que celle que nous connaissons actuellement avec le coronavirus . Le COVID-19, nouvelle maladie dont les premiers cas ont été enregistrés en Belgique début mars 2020 alors qu’elle été apparue quelques mois plus tôt en Chine, a engendré une crise politique et sanitaire sans précédent. Dès le 10 mars, des mesures ont été prises pour tenter de freiner la propagation du virus et le 12 mars, les écoles, les restaurants et les cafés ont été fermés. Les répercussions de l’épidémie constituent une véritable épreuve pour l’organisation des soins de santé. Dans le domaine de la lutte contre le VIH, l’impact a été considérable : les services de suivi des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont été réduits, les difficultés d’accès aux outils de prévention biomédicaux (TPE, PreP, dépistage) se sont multipliés. Le travail d’accompagnement et de prévention auprès de certains publics particulièrement vulnérables a été rendu compliqué, voire impossible par les mesures imposées pour lutter contre le coronavirus. Sur le terrain, les services de santé sexuelle et de prévention des IST/VIH ont continué à se mobiliser en proposant des permanences téléphoniques et des dispositifs et ressources exceptionnelles, notamment l’envoi d’autotests du VIH. Il demeure encore beaucoup d’inconnues et des recherches devront être menée concernant l’impact du COVID-19 sur les PVVIH, les effets des traitements, les conséquences du confinement sur la dynamique des épidémies de VIH, hépatites et autres IST. Des études commencent à montrer que l’âge n’est pas l’unique facteur de risque et que le coronavirus frappe de façon différenciée selon l’appartenance ethno-raciale ou le statut social. Si le coronavirus n’est pas comparable, à divers titres, au VIH/sida, les points communs et différences ont cependant fait l’objet d’analyses. Ces réflexions sont importantes pour nous permettre de tirer les principales leçons de la lutte contre le VIH/sida, afin non seulement de mieux comprendre ce qui arrive aujourd’hui face au coronavirus, mais également de penser comment améliorer à l’avenir notre réponse collective à cette nouvelle pandémie.
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