Résumé :
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La consommation de substances chez les hommes gais, bisexuels ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (gbHSH) constitue un des déterminants des relations sexuelles à risque d’infections transmissibles sexuellement, incluant le VIH. Cet article vise (1) à documenter la prévalence et les tendances temporelles de la consommation d’alcool et de drogues lors des rapports sexuels entre 2009 et 2016 chez des gbHSH montréalais séronégatifs pour le VIH ou de statut inconnu, et (2) à estimer l’association entre la consommation de ces substances et les relations anales à risque d’infection par le VIH (RAR-VIH). L’échantillon est composé de 2 149 gbHSH âgés de 18 à 74 ans qui ont demandé un dépistage du VIH entre 2009 et 2016. La prévalence de consommation lors d’au moins un rapport sexuel sur une période de 3 mois entre 2009 et 2016 était de 55 % pour l’alcool, environ 20 % pour le cannabis et les poppers, 6 à 8 % pour l’ecstasy/MDMA, les médicaments contre la dysfonction érectile et la cocaïne, environ 5 % pour le GHB et le speed et inférieure à 2 % pour la kétamine, le crack, le LSD et l’héroïne. La consommation de la plupart de ces substances (alcool, cannabis, poppers, cocaïne, ecstasy/MDMA, GHB, speed) a décliné entre 2009 et 2014-2015 et a ensuite augmenté légèrement. La consommation de crystal meth a diminué entre 2009 et 2012-2013 et était revenue, en 2016, à son niveau de 2010, alors que celle de la kétamine et des médicaments contre la dysfonction érectile a diminué de 2009 à 2016. Les modèles logistiques montrent que les RAR-VIH étaient significativement associées à la consommation de substances lors des relations sexuelles, avec des ratios de cote variant de 2,13 (pour l’alcool) à 10,49 (pour le crystal meth). Des recommandations visant la prise en compte des enjeux mis en lumière par ces résultats sont proposées.
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