#temps/modes – REFLEX https://sites.uclouvain.be/reflex Le 1er blog pour mieux communiquer à l'université Thu, 17 Oct 2013 14:50:56 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.4.2 J’aime pas le subjonctif (et je cite comme je peux) https://sites.uclouvain.be/reflex/j-aime-pas-le-subjonctif/ https://sites.uclouvain.be/reflex/j-aime-pas-le-subjonctif/#respond Thu, 17 Oct 2013 14:15:59 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?p=37873 Lire la suite ]]>  (dans la série : « t’es pas tout seul / la presse est avec toi »)

Ryanair

« Ryanair veut augmenter le prix des bagages
jusqu’à ce que ‘plus personne n’en prend’ »

Tel était le titre d’un article publié sur le site du magazine Trends Tendances, le 31 juillet dernier.

Un petit coup d’œil du côté du Soir nous permet de découvrir un article très proche de celui de Trends Tendance mais où le journaliste écrit, dans le chapeau : « Le patron de la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair, Michael O’Leary, veut augmenter le prix des bagages placés en soute jusqu’à ce que ‘plus personne n’en prenne‘. »
On comprend ainsi que les deux journalistes se sont probablement contentés de reprendre une dépêche de l’agence Belga (en la modifiant à peine) mais que celui du Soir a été plus attentif à la correction grammaticale de la traduction des propos de O’Leary.

La formulation de Trends Tendance a de quoi nous laisser perplexes, sans doute, mais elle nous permet surtout, en moins de dix mots, d’apprendre :

1. que les journalistes, pas plus que nous, ne sont à l’abri d’erreurs dans l’emploi des temps et modes verbaux (voir #temps/modes) : normalement, avec la conjonction jusqu’à ce que (qui introduit une action potentielle et pas encore réalisée), le subjonctif est de rigueur puisqu’il permet justement de marquer le caractère hypothétique ou potentiel de l’action exprimée par le verbe.

2. que les journalistes n’hésitent pas à mettre entre guillemets des propos qu’ils rapportent de façon un peu approximative (propos non vérifiés, mal traduits, résumés…) ; cela leur permet de faire plus court et plus clair, et de répondre ainsi aux exigences du genre journalistique.

Mais attention, ce n’est pas un exemple à suivre dans un travail universitaire : si on cite un texte, on ne le modifie pas, quitte à introduire la mention [sic] s’il contient une erreur (comme c’était le cas ici : sans doute s’agit-il d’une erreur de traduction ; on sait que le subjonctif n’existe pas en anglais) et que l’on veut préciser qu’elle est bien issue du texte original (et non produite par celui qui le cite). Et si l’on fournit une traduction de citation, justement, on le mentionne explicitement, tout en ajoutant de préférence le texte original en note, de manière à ce que le lecteur puisse effectivement avoir accès au texte source (voir #source).

(and last but not least…)

3. que le patron de Rynair est un vrai patron, un visionnaire qui ne manque jamais d’imagination, surtout lorsqu’il s’agit d’augmenter ses marges bénéficiaires…

]]>
https://sites.uclouvain.be/reflex/j-aime-pas-le-subjonctif/feed/ 0
#temps/modes https://sites.uclouvain.be/reflex/description-des-tags/temps-modes/ Thu, 28 Feb 2013 17:55:27 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=4413 Lire la suite ]]> [tab:En théorie]

temps modes_illu

Qui dit concordance, suppose la présence de deux verbes coordonnés ou subordonnés. Les problèmes potentiels de concordance des temps et/ou modes entre ces deux verbes peuvent être organisés autour de trois questions principales (explications exhaustives et très claires sur le site de CCDMD)

1. Le verbe ou la construction verbale de la phrase principale ou la conjonction utilisée « attendent »-ils un mode spécifique ?

Je vois qu’il est heureux.
vs Je veux qu’il soit heureux.
vs Je crois qu’il est heureux. Je ne crois pas qu’il soit heureux. Je ne crois pas qu’il est heureux

Ici : nuance sémantique au niveau du degré de certitude et la question de la modalisation (cf. la fiche #posture)

Il est heureux même s’il est malade.
vs Il est heureux bien qu’il soit malade.
vs S’il n’était pas malade, il serait heureux.

2. Comment les actions se situent-elles chronologiquement par rapport au temps de l’énonciation ?

C’est-à-dire : y a-t-il antériorité, simultanéité ou postériorité par rapport au moment où l’auteur du texte se situe ?

S’il tond le dimanche, les voisins s’énervent
Ici, l’action de s’énerver a toujours lieu au moment de l’énonciation (et elle peut avoir commencé avant et se prolonger après celui-ci).
vs
S’il tond dimanche prochain, les voisins s’énerveront
Ici, l’action de s’énerver est nécessairement postérieure au moment de l’énonciation.

Exemple problématique dans une copie d’étudiant (c’est nous qui soulignons) :
Dans le chapitre 3, nous démontrerons la pertinence de cette hypothèse. Dans le chapitre 4, nous discutons une série d’interprétations alternatives.

3. Comment les actions se situent-elles les unes par rapport aux autres ?

C’est-à-dire : se succèdent-elles (et dans quel ordre) ou se recouvrent-elles temporellement ?
Si les « actions » ne sont pas simultanées, l’action du verbe subordonné est-elle antérieure ou postérieure à celle du verbe principal ?

Il triait ses déchet car sa femme le lui demandait.
vs Il triait ses déchets car sa femme le lui avait demandé.

Exemple problématique issu d’une copie d’étudiant (c’est nous qui soulignons) :
Monsieur X précise qu’il aurait aimé utiliser ce livre, mais qu’il rencontra un obstacle d’ordre pratique.

ATTENTION !
Il est essentiel, pour ne pas commettre d’erreurs de temps/modes, de ne pas se fier uniquement à ses habitudes ou à son intuition et ce, pour deux raisons :

En principe, l’indicatif et le subjonctif portent des valeurs différentes. L’indicatif expose (« indique ») des faits réels, une action accomplie, certaine… Tandis que le subjonctif est utilisé pour exprimer l’incertitude, l’éventualité, le jugement, le point de vue (« subjectif »), une action envisagée en pensée… Ceci est un principe global qui ne tient compte ni des évolutions syntaxiques et sémantiques, ni des nombreux cas particuliers (il suffit, pour s’en convaincre, de comparer les exemples ci-dessus) !

On constate que plusieurs règles de concordance, bien que toujours valables à l’écrit, admettent à l’oral des formes simplifiées. Ces variantes peuvent être si répandues que l’utilisation de la règle stricte peut même passer pour du pédantisme, voire pour une erreur ! Par exemple, quand la forme attendue est un subjonctif plus-que-parfait, cette dernière est très souvent remplacée par un subjonctif présent. Il aurait fallu que Claude fût plus persévérant pour y arriver  sera ainsi probablement plutôt réalisé sous la forme Il aurait fallu que Claude soit plus persévérant pour y arriver.

Sources : Facebook – Bescherelle

[tab:En pratique]

spotLROM 1112 – Les accents régionaux

Celui-ci étudie les effets de la société sur la structure du langage et  préconise que la société a#temps/modesAprès 'préconiser', il faut une subordonnée au subjonctif (même si, de toute façon, ce verbe n'est pas pertinent dans cette phrase) R ait une réelle répercussion sur notre langage.

 Consulter l’analyse complète (réponse intégrale et son analyse détaillée) (lien intégré vers AC)

[tab:« De quoi j’ai l’air ? »]

[table class= »impression »]
Ce que le prof risque de griffonner, Ce que le prof risque de conclure
lunettes_small2, table radio_small2
non conforme, incompétent
ambigu, négligent

[/table]

[tab:+++]

CCDMD

Un ensemble extrêmement complet de fiches sur la concordance des temps

BDL

Le subjonctif après certaines locutions conjonctives

Les temps avec la conjonction « après que »

wwwUn outil pour conjuguer

Des fiches sur Grammaire Reverso :

 

[tab: GRR]

point d'interrogation détouré

  • Ai-je utilisé des constructions complexes de type « phrase principale + phrase subordonnée » ?
  • La forme verbale de la phrase principale ou la conjonction utilisée exigent-elles l’emploi d’un mode spécifique ? L’ai-je bien utilisé ?
  • Les temps utilisés permettent-ils de situer adéquatement les actions par rapport au temps de l’énonciation ?
  • Ai-je vérifié que les temps utilisés exprimaient correctement les rapports temporels entre les différentes actions exprimées par les verbes ?
]]>
LROM 1112 – Les accents régionaux https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lrom-1112_les-accents-regionaux/ Tue, 29 Jan 2013 14:43:57 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=133 Lire la suite ]]> Quel est le courant qui vous semble le plus adéquat pour répondre à une question telle que la suivante : « comment peut-on expliquer que l’accent de la région de Charleroi est souvent perçu comme négativement (et dit par exemple « vulgaire » alors que l’accent provençal par exemple est dit « chantant ») ? » ? Justifiez votre réponse. Quelle réponse hypothétique pourriez-vous par ailleurs donner à cette question ? Quelles méthodes pourriez-vous utiliser pour mieux cerner la perception de cet accent dans la population ? [ne pas dépasser 250 mots]

 

[tab: copie brute]

Le courant le plus approprié pour répondre à cette question serait le courant sociolinguistique. Celui-ci étudie les effets de la société sur la structure du langage et préconise que la société a une réelle répercussion sur notre langage.

Une possible explication serait de dire que la société possède des stéréotypes et, par conséquent, comme beaucoup le savent, la région de Charleroi détient une mauvaise réputation due aux gangs et à l’insécurité qui y règne constamment. D’un autre côté, la région de la Provence est synonyme d’accueil, de chaleur voire de bien-être. Notre vision des différentes régions et leur appréciation prouv clairement qu’elles ont un impact réel sur la structure langagière.

[tab: correction]

Le courant le plus approprié pour répondre à cette question serait le courant sociolinguistique#terme imprécis #collocationR l’étude des imaginaires sociolinguistiques. Celui-ci étudie les effets de la société#terme imprécisdescription acceptable pour la sociolinguistique en général, mais pas pour les imaginaires sociolinguistiques en particulier R de facteurs sociaux sur la structure#terme incorrectIl n'y a pas qu'une structure globale concernée R les structures du langage et préconise#terme incorrect #collocation'préconiser' sous-entend une visée prescriptive qui n'est pas présente dans le courant décrit. De plus, 'préconiser' attend généralement un nom comme complément ou éventuellement une subordonnée au subjonctif R suggère OU part du principe que la société a#temps/modesAprès 'préconiser', il faut une subordonnée au subjonctif (NB : cela dit, de toute façon, ce verbe n'est pas pertinent) une réelle répercussion sur notre langage.Une possible explication serait de dire que la société#terme incorrectR les membres d'une société possède#terme incorrectR est remplie de OU construisent (en fonction du sujet choisi) des stéréotypes et, par conséquent,#connecteurIl n’y a pas, ici, de rapport de cause/conséquence entre la propension de l’être humain à construire des stéréotypes et la mauvaise réputation de Charleroi. Celle-ci est plutôt une illustration du phénomène. R Par exemple, la région de Charleroi… comme beaucoup le savent#posture #argumentationIl s’agit d’une affirmation gratuite. R (supprimer), la région de Charleroi détient#collocationR souffre d'une mauvaise réputation OU (éventuellement) jouit d'une mauvaise réputation une mauvaise réputation due aux gangs et à l’insécurité qui y règne constamment#posture #argumentationIl y a à la fois une affirmation 'gratuite' et une généralisation (modalisation erronée) R … mauvaise réputation probablement générée par les récits fréquents, notamment dans les médias, évoquant la présence de gangs, par exemple, ou l’insécurité en général. D’un autre côté#connecteurLe connecteur 'd’un autre côté' permet plutôt d’introduire un élément potentiellement contradictoire (mais pas obligatoirement) et portant toujours sur le segment d’information précédent. Ici, cependant, on amène l’élément suivant, qui entre dans une opposition réelle avec le précédent R En revanche, la Provence… la région de la Provence#syntaxe incongrueR la Provence est synonyme d’accueil, de chaleur voire de bien-être. Notre#source #postureOn n'est pas certain de savoir qui englobe le 'nous'. vision des différentes régions et leur appréciation#tournure confuseR (notre) appréciation de différentes régions prouve clairement#collocation #postureOn ne peut pas dire qu’une appréciation 'prouve qu'elle a un impact' mais tout simplement qu'une appréciation «a un impact» sur autre chose. De plus, le modalisateur 'clairement' engage le jugement personnel, non nuancé et non argumenté du scripteur R Il semble donc que notre appréciation de différentes régions puisse avoir un impact réel sur la façon dont nous jugeons les pratiques langagières qu'on peut y observer respectivement.
qu’elles ont un impact réel sur la structure langagière.

]]>