Consigne
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Ionesco : auteur dramatique du vingtième siècle, période de rupture. A ce titre, il voulait élaboré une toute nouvelle logique dramatique tranchant les liens avec la logique précédente. Il se dirigea vers le « nouveau théâtre » dans lequel il pouvait réaliser son projet dramaturgique.
Son théâtre est un théâtre de réflexion : la pièce « le roi se meurt » en est un excellent exemple. Ionesco nous propose une réflexion sur la condition humaine et l’illusion dans la vie et le théâtre. L’extrait choisi témoigne de ces considérations.
Dans le cadre de cet extrait, je proposerai une analyse en trois temps ; d’abord, il s’agira de replacer l’extrait dans le contexte général de la pièce. Ensuite, je m’attarderai à identifier les grandes caractéristiques du théâtre d’Ionesco figurant dans l’extrait. Et enfin, une interprétation propre à l’extrait étudié.
Tout d’abord, situons l’extrait. L’ensemble des personnages de la pièce, à l’exception du roi, se souviennent de ce dernier comme s’il avait déjà trépassé mais il n’en est rien : la mort du roi signe la fin de la pièce. Chacun des personnages pose un choix : soit il le considère comme un bon monarque ou bien comme un tyran. Puis, en lien au roi, ils s’expriment au sujet de son royaume qui ne fait plus que dépérir. Ainsi, le royaume est assimilé au roi et il en sera de même tout au long de la pièce.
Deux voix se distinguent : celle acceptant le roi comme cruel matérialisée par Marguerite et le médecin et celle niant la possibilité même de cruauté en lui. Ces deux postures sous-tendent et rythment l’ensemble de l’extrait et même de l’œuvre : Nous en reparlerons de manière plus détaillée dans les second et dernier paragraphes.
Cet extrait annonce, en réalité, déjà la couleur : ces gens se souvenant d’un roi défunt, alors que ce dernier est encore en vie, préfigurent cette loi de l’inéluctable chère à Ionesco ; le roi va mourir.
Ensuite, identifions les caractéristiques propres au théâtre d’Ionesco dans cet extrait. Premièrement, si nous nous concentrons sur le personnage du roi (qui nous est rapporté par ses sujets), plusieurs aspects sont à relever : il est perçu comme un tyran baroque méchant, cruel matérialisé dans le texte par les répliques « Il en était le centre. Il en était le cœur ». Les personnages assimilent le royaume à une construction du roi. De même que, comme le roi se meurt, le royaume devient néant.
Le roi est également assimilé à un dictateur moderne au sens où la loi cruelle qu’il applique est destinée au salut public. En tant que cruel, méchant, vaniteux, Ionesco le pose comme une figure qui sous-tend un procédé de non-identification.
A première vue, l’impression d’un théâtre réaliste bourgeois nous titille mais rapidement, nous voyons l’entièreté de l’illusion déconstruite et montrée notamment par la considération de la temporalité : l’illusion est limitée dans la durée.
Comme énoncé dans le paragraphe précédent, la loi de l’inéluctable est bien présente : le roi est voué à mourir.
Un autre point est à souligner : la présence de la notion d’incomplétude Le roi qu’on nous présente est un roi « éphémére » dont le royaume est à l’image. Par sa mort, il est dépourvu de son pouvoir et donc sa conception de la vie immortelle. Il n’y a plus qu’un abîme qui grandit. Il est dépossédé de lui-même, « limité dans la durée ».
Pour terminer, notons la présence du discours tragique à travers le motif de la mort avec une importance considérable accordée à la dialectique du savoir et de l’aveuglement Le médecin et Marguerite se place du côté du savoir, révélant ce qu’est le roi : un dictateur et un tyran. Pendant ce temps, Marie, le garde et Juliette se complaisent dans l’ignorance oubliant leurs doléances vis à vis du roi. De plus, Marie continue de considérer le roi comme le centre de tout, trouvant une alliée en Juliette, affirmant qu’ « il était le roi d’un grand royaume » tout en disant « Des morts, on ne doit parler qu’en bien ».
Elles connaissent la réalité mais préfèrent la nier.
Dans ce dernier paragraphe, proposons une interprétation singulière de l’extrait.
Ce qu’Ionesco montre ici, c’est comment l’homme, face à la finitude, peut réagir. Il peut vivre dans l’illusion, se réfugiant dans un aveuglement salutaire à sa conception de la vie. Le roi en tant tyran baroque ne peut mourir car il est lié à l’immortalité de son pouvoir. L’autre attitude, dominée par le savoir, permet à l’homme au final d’accepter sa finitude.
Peu importe comment nous retournons la chose, l’illusion droit prendre prendre fin. Ainsi, nous trouvons un écho parfait à la conception qu’Ionesco avait du théâtre : la prise de distance face au théâtre réaliste bourgeois qui donnait l’illusion que ce à quoi nous assistions était la réalité. Mais Ionesco par son processus de méta-théâtralité permet la déconstruction de l’illusion par la dénégation (nous ne devons pas croire cela comme vrai).
Ce que nous avons face à nous sont des personnages, surtout le roi qui sont voués à disparaître à la fin de la représentation. Cela se manifeste via l’adéquation entre le temps de la pièce et le temps de la représentation…
Ionesco se soucie de la condition humaine et des différentes réactions qu’il peut présenter face à une composante dans sa vie. Ainsi, son principe de nouveau théâtre semble s’être accompli dans cet extrait.
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Ionesco : auteur dramatique du vingtième siècle, période de rupture. A ce titre, il voulait élaboré une toute nouvelle logique dramatique tranchant les liens avec la logique précédente. Il se dirigea vers le « nouveau théâtre » dans lequel il pouvait réaliser son projet dramaturgique.
Son théâtre est un théâtre de réflexion : la pièce « le roi se meurt » en est un excellent exemple. Ionesco nous propose une réflexion sur la condition humaine et l’illusion dans la vie et le théâtre. L’extrait choisi témoigne de ces considérations.
Dans le cadre de cet extrait, je proposerai une analyse en trois temps ; d’abord, il s’agira de replacer l’extrait dans le contexte général de la pièce. Ensuite, je m’attarderai à identifier les grandes caractéristiques du théâtre d’Ionesco figurant dans l’extrait. Et enfin, une interprétation propre à l’extrait étudié.
Tout d’abord, situons l’extrait. L’ensemble des personnages de la pièce, à l’exception du roi, se souviennent de ce dernier comme s’il avait déjà trépassé mais il n’en est rien : la mort du roi signe la fin de la pièce. Chacun des personnages pose un choix : soit il le considère comme un bon monarque ou bien comme un tyran. Puis, en lien au roi, ils s’expriment au sujet de son royaume qui ne fait plus que dépérir. Ainsi, le royaume est assimilé au roi et il en sera de même tout au long de la pièce.
Deux voix se distinguent : celle acceptant le roi comme cruel matérialisée par Marguerite et le médecin et celle niant la possibilité même de cruauté en lui. Ces deux postures sous-tendent et rythment l’ensemble de l’extrait et même de l’œuvre : Nous en reparlerons de manière plus détaillée dans les second et dernier paragraphes.
Cet extrait annonce, en réalité, déjà la couleur : ces gens se souvenant d’un roi défunt, alors que ce dernier est encore en vie, préfigurent cette loi de l’inéluctable chère à Ionesco ; le roi va mourir.
Ensuite, identifions les caractéristiques propres au théâtre d’Ionesco dans cet extrait. Premièrement, si nous nous concentrons sur le personnage du roi (qui nous est rapporté par ses sujets), plusieurs aspects sont à relever : il est perçu comme un tyran baroque méchant, cruel matérialisé dans le texte par les répliques « Il en était le centre. Il en était le cœur ». Les personnages assimilent le royaume à une construction du roi. De même que, comme le roi se meurt, le royaume devient néant.
Le roi est également assimilé à un dictateur moderne au sens où la loi cruelle qu’il applique est destinée au salut public. En tant que cruel, méchant, vaniteux, Ionesco le pose comme une figure qui sous-tend un procédé de non-identification.
A première vue, l’impression d’un théâtre réaliste bourgeois nous titille mais rapidement, nous voyons l’entièreté de l’illusion déconstruite et montrée notamment par la considération de la temporalité : l’illusion est limitée dans la durée.
Comme énoncé dans le paragraphe précédent, la loi de l’inéluctable est bien présente : le roi est voué à mourir.
Un autre point est à souligner : la présence de la notion d’incomplétude Le roi qu’on nous présente est un roi « éphémére » dont le royaume est à l’image. Par sa mort, il est dépourvu de son pouvoir et donc sa conception de la vie immortelle. Il n’y a plus qu’un abîme qui grandit. Il est dépossédé de lui-même, « limité dans la durée ».
Pour terminer, notons la présence du discours tragique à travers le motif de la mort avec une importance considérable accordée à la dialectique du savoir et de l’aveuglement Le médecin et Marguerite se place du côté du savoir, révélant ce qu’est le roi : un dictateur et un tyran. Pendant ce temps, Marie, le garde et Juliette se complaisent dans l’ignorance oubliant leurs doléances vis à vis du roi. De plus, Marie continue de considérer le roi comme le centre de tout, trouvant une alliée en Juliette, affirmant qu’ « il était le roi d’un grand royaume » tout en disant « Des morts, on ne doit parler qu’en bien ».
Elles connaissent la réalité mais préfèrent la nier.
Dans ce dernier paragraphe, proposons une interprétation singulière de l’extrait.
Ce qu’Ionesco montre ici, c’est comment l’homme, face à la finitude, peut réagir. Il peut vivre dans l’illusion, se réfugiant dans un aveuglement salutaire à sa conception de la vie. Le roi en tant tyran baroque ne peut mourir car il est lié à l’immortalité de son pouvoir. L’autre attitude, dominée par le savoir, permet à l’homme au final d’accepter sa finitude.
Peu importe comment nous retournons la chose, l’illusion droit prendre prendre fin. Ainsi, nous trouvons un écho parfait à la conception qu’Ionesco avait du théâtre : la prise de distance face au théâtre réaliste bourgeois qui donnait l’illusion que ce à quoi nous assistions était la réalité. Mais Ionesco par son processus de méta-théâtralité permet la déconstruction de l’illusion par la dénégation (nous ne devons pas croire cela comme vrai).
Ce que nous avons face à nous sont des personnages, surtout le roi qui sont voués à disparaître à la fin de la représentation. Cela se manifeste via l’adéquation entre le temps de la pièce et le temps de la représentation…
Ionesco se soucie de la condition humaine et des différentes réactions qu’il peut présenter face à une composante dans sa vie. Ainsi, son principe de nouveau théâtre semble s’être accompli dans cet extrait.