BIOGRAPHIE - Henry-George van den Schrieck Né à Tirlemont le 15 mars 1925, ses parents viennent habiterLouvain en 1927 où, malgré la flamandisation rampantequi, quelques décennies plus tard, à conduit au déménagement de l’UCL, il peut encore suivre les enseignements primaire et secondaire en français, chez les Frères des Ecoles chrétiennes d’abord,puis à l’Athénée Royal de Louvain. Il bénéficie dès lors d’un environnement bilingue qui, incontestablement, lui facilitera plus tard l’acquisition d’autres langues. Il a le grand privilège, sans s’en rendre compte sur le moment,de servir régulièrement les messes du Chanoine Georges Lemaître,privilège très disputé parmi les servants de l’égliseSaint-Pierre, car elles étaient remarquablement rapides. Ses études sont interrompues en "poésie" par l’envahissementde la Belgique et il doit fuir pour quelques mois dans le sud de la France. En 1941, il s’inscrit à la Faculté de Médecine. Fasciné par les structures cellulaires des plantes, il entre dès la deuxième candi comme étudiant chercheur au laboratoire d’histologie du Pr E. Van Campenhout puis en doctorat chez le Pr E. Picard qu’il assiste pour les autopsies. S’occupant en outre comme volontaire à l’accueil des prisonniers militaires rentrant d’Allemagne libérée et se dépensant beaucoup en milieu contaminé, il se voit contraint d’interrompre ses études pour un an et se refaire une santé par un séjour de six mois en Suisse. Il fait son dernier doctorat comme Interne en Chirurgie, car, bon bricoleur,il avait acquis une certaine habilité manuelle ; mais se rendantcompte des exigences de cette spécialité il ne peut courirde risque de compromettre une santé à surveiller et il demandeson transfert en médecine interne auprès du Pr P. Lambin.Il est proclamé docteur en médecine en juillet 1949 avec grandedistinction. Intéressé par le film documentaire, il crée le SéminaireUniversitaire du Film Scientifique et contribue activement à la rédactionde RECIPE, la revue médicale des étudiants en Médecinede l’UCL, dont il devient rédacteur en chef pendant deux ans. Après son mariage en 1950 avec Marie-Claire Baudhuin, aveclaquelle il aura cinq enfants, il part en Suède grâce à une bourse d’études de l’Institut Suédois pour les relations culturelles et passe neuf mois à Malmö auprès des PrsJan Waldenström et Gunnar Biörck au Malmö Allmanna Sjukhusetlié à l’Université de Lund. Ensuite deux mois dans lelaboratoire du Pr Egon Discfaluszy au Karolinska de Stockholm. L’imprégnation linguistique citée plus haut lui fut de très grande utilité... Il revient passer l’année 1952-1953 à Louvain dans le servicede Médecine Interne du Pr P. Lambin et ayant ramenéde Suède la toute nouvelle technique d’électrophorèse sur papier, il l’introduit dans l’analyse des protéines sériques (qu'a d’ailleurs aussi développée le Pr Jean Sonnet pour son travail de thèse) ; accueilli au Laboratoire de Pathologie Générale du Pr Michel De Visscher, il utilise cette technique pour repérerles lieux de fixation de l’Iode radioactif. Il est parmi les premiers à démontrer, entre autres grâce aux autoradiographies, que laprincipale fixation de l’Iode 131 – donc de lathyroxine –se situe entre les protéines alpha-1 et alpha-2 ou protéineinteralpha, mais identifiée au même moment par l’équipeaméricaine de J.Robbins et coll. elle reçut le nom de thyroxine-binding-protein ou TBG. En septembre 1953, il s’embarque avec une bourse Fullbright pour les Etats-Unis où il est accueilli au Michael Reese Hospital à Chicago par les Prs Rachmiel Levine et Matthew Taubenhaus dans le département d’endocrinologie. En 1954 il est invité par le Pr Henry G. Kunkel comme assistant à l’Institut Rockefeller for Médical Research et "assistant physician" au Rockefeller Institute Hospital à New York ; il y réside un an grâce à une bourse CRB. En laboratoire, il étudie la résorption et le métabolisme de la vitamine A et démontre qu’elle peut servir de marqueur pour le métabolisme des lipides. En particulier, elle se désestérifie et prend la forme dite libre sous l’effet de l’héparine confirmant, si nécessaire, l’effet "clarifiant" sur les sérums riches en lipides. A son retour en Belgique il ouvre un cabinet médical privé en médecine interne et sa pratique ainsi que son laboratoire d’analyses prennent rapidement de l’extension. Il est aussi invité comme consultant dans plusieurs cliniques des environs de Louvain (St-André à Lubbeek et Salve Mater à Lovenjoel) et Bruxelles,(consultation d’endocrinologie à Ste-Anne). Début 1956, il est invité par le Pr Michel De Visscher à rejoindre son laboratoire pour y poursuivre ses recherches antérieures sur la TBG et y préparer une thèse d’agrégation sur le sujet. Il reprend aussi une partie de son enseignement et assure entre autres les Compléments de Propédeutique : tours de salles (pendant plus de 30 ans), électrocardiographie, etc. L’Institut Paul Lambin lui propose de participer à son programme d’enseignement, d’abord pour l’anglais technique ensuite pour l’Hygiène ainsi que les Epreuves fonctionnelles. Il donne aussi quelques cours d’Endocrinologie à l’Institut du Parnasse, à l’école d’infirmières de Saint-Anne et à l’Institut Ste-Elisabeth qu’il ne prolonge pas au-delà de trois ans, la dispersion devenant fort lourde... Il est nommé Maître de Conférences en 1963 puis Chargé de Cours en 1968; suite à la défense de sa thèse d'agrégation sur " les Protéines porteuses de Thyroxine " pour laquelle il bénéficia de la collaboration en particulier de Philippe Denayer, Marie-France van den Broucke-van den Hove et le regretté Gérard Ponchon sans oublier de précieuses laborantines. Dès 1967, la Faculté lui propose de créer une structure permettant d’étoffer un thésaurus pédagogique médical par l’utilisation des moyens audiovisuels ; au début ce fut le Centre de Documentation Médicale mais celui-ci fut vite rebaptisé en Centre Audiovisuel Médical qui correspondait mieux à ses objectifs et ses moyens ; il se voit confié ainsi la programmationet l’exécution des structures audiovisuelles dans les auditoires dusite de Woluwe-Saint-Lambert au cours des années 1972-1976 et conseillerpour l’aménagement de certains auditoires de Louvain-la-Neuve. Lors du déménagement de la Faculté sur le site de Woluwe, il accompagne le laboratoire de Pathologie générale à l’Institut de Pathologie Cellulaire (ICP) où le Pr Christian de Duve lui demande d’assurer la gestion de l’Illustration Service en raison du parallélisme d’activités de celui-ci avec le CentreAudiovisuel. Dans les deux départements, il introduit l’informatique pour laquelle il se prend de passion et programme en bon vieux "Basic" de nombreux logiciels destinés à en faciliter la gestion. En 1973 il est élu au Conseil de l’Ordre du Brabant des Médecins de langue néerlandaise (Orde der Geneesheren van Brabant met het Nederlands als voertaal) pour un terme de six ans. Il est nommé Professeur en 1976 et également, à cette époque, titulaire de lachaire de Pathologie spéciale à l’Institut d’Education Physiqueet de Kinésithérapie (IEP). Au cours des années 1970-1980, il est invité à plusieurs reprises comme conseiller pour l’enseignement de la médecine par des méthodes audiovisuelles e.a. en Algérie (deux fois), en Côte d’Ivoire et au Sénégal où, lors d’un Congrès sur ce thème, le Centre Audiovisuel de la Faculté remporta plusieursprix dont un premier prix pour la réalisation d’un film destinéà l’enseignement de l’Anatomie. Il représente l’UCL àdes Congrès sur ce thème à Montréal et àCopenhague. Il est aussi invité par le Conseil de l’Europe comme expertpour la Belgique à diverses réunions préparatoires (Londres,Berlin, Strasbourg, Helsinki...) à la réalisation par celui-cide films pédagogiques pour l’enseignement de la Biologie. Au sein de l’UCL aussi, il représente la Faculté de Médecine à un groupe de travail Inter-facultaire sur les méthodes pédagogiques. A la fin des années 70, il achève le mandat du Pr Michel de Visscher comme administrateur de l’ADS – Association pour le Développement des Sciences, dont le but est, sous l’impulsion de Paul Damblon, de réaliser des films scientifiques pour la télévision dans une structure indépendante de la RTB. C’est sous sa présidence que l’ADS est dissoute en raison de changements structurels qui ne justifient plus uneorganisation séparée. Il est associé à la création de l’European Thyroid Association mise en selle par les Prs Michel de Visscher, Christian Beckers ainsi que Philippe Denayer, Benoît de Crombrughe et d’autres chercheurs du laboratoire et qui tint son premier Congrès à Louvain.Il assiste régulièrement au divers Congrès de cetteSociété et y fait plusieurs communications. Dès 1976il assiste aussi très régulièrement aux Congrèsde la Société Nationale Française de MédecineInterne (SNFMI) qui se tient deux fois par an et dont il devient membrecorrespondant étranger. Dans les années 80, il est aussi nommé Trésorierde la Société Belge d’Endocrinologie. Ces activités ne le coupent pas de la pratique médicalecar il est très soucieux de maintenir le contact avec les patientsen participant aux consultations de Médecine Interne générale et en orientant son activité en particulier vers ce qu’il appelle volontiersla Géro-prophylaxie entre autres dans le cadre des Bilans de Santé. En 1980, soucieux d’alléger quelque peu ses charges, il quittele CAV et se consacre essentiellement à ses enseignements et à ses activités cliniques à la consultation de Médecine Interne générale tout en continuant à s’occuper de l’Illustration Service de l’ICP. En 1989, il sollicite son accession à l’Eméritat, mais à la demande du Doyen Pierre Masson, il est nommé Professeur Invité afin de continuer pendant trois ans encore, l’enseignement de la Pathologie spéciale à l’IEP à Louvain-la-Neuve. En 1995, atteint par la limite d’âge, il se retire dans sa chère campagne des environs de Louvain où il n'a aucune peine à s’occuper, se plaignant même de manque de temps pour réaliser tous sesprojets. |