In Memoriam SimoneStadtsbaeder (1925 - 1999)

Après ses études de médecine à l'UCL,achevées en 1950, S. Stadtsbaeder entame une spécialisationen Médecine Interne  dans le Service du Professeur Joseph ProsperHoet. Après avoir terminé sa spécialisation, le ProfesseurHoet l'incite à faire une spécialisation complémentaireen microbiologie. S. Stadtsbaeder rejoint le Professeur P. De Somer chezqui elle reçoit une première formation qu'elle va ensuite compléterpar un séjour chez le Professeur Sohier à la Facultéde Médecine de Lyon.

A cette époque la microbiologie médicale est centralisée dans le laboratoire du professeur G. Bruynoghe, à l'Institut de bactériologie.Vers 1955, une restructuration de l'Hôpital Universitaire Saint Pierreentraîne la création d'un laboratoire de bactériologiesitué dans l'hôpital et destiné à assurer la routinebactériologique de l'hôpital ainsi que la formation des assistantset des stagiaires. C'est S. Stadtsbaeder qui est chargée de l'installationet de la mise en route de ce laboratoire qui rentre dans le cadre du Servicede microbiologie dirigé par le Professeur Bruynoghe. S. Stadtsbaederdevient donc responsable du laboratoire clinique de l'hôpital SaintPierre tandis que G. Wauters assume la supervision de l'ancien laboratoirede bactériologie qui a déménagé dans les locauxde l'Institut Rega. Ce sera le début d'une longue et fructueuse collaborationqui durera jusqu'à son éméritat en 1985. Les deux laboratoiresqui composent le Service travaillent en complémentarité etpartagent de nombreuses activités, y compris l'enseignement et laformation des stagiaires et des assistants. Bientôt le Service s'agrandirad'une section virologie  dont le Docteur Monique Lamy assurera la directionet d'où naîtra une amitié doublée d'une réellecomplicité.

C'est la publication de sa thèse en 1959, “l'auto-immunisation en pathologie ” qui a réellement marqué le départ desa brillante carrière. Dans celle-ci, elle analyse le rôle del'auto-immunisation dans la pathogenèse de trois phénomènes cytotoxiques différents : la glomérulonéphrite immunologique, l'encéphalite expérimentale et les syndromes hémolytiques acquis.

Elle crée ensuite le laboratoire de sérologie auxCliniques Universitaires de l'UCL, et le dirige pendant plus de trente ans.
En prenant la toxoplasmose comme modèle, elle a apporté denombreuses contributions à notre compréhension du rôle du macrophage dans la protection contre les parasites. Elle a été parmi les premiers à étudier le rôle respectif des anticorpset des macrophages immuns dans le décours de la défense immunitaireanti-toxoplasme. Elle a analysé la corrélation qui existaitentre le statut immun de l'hôte et l'activité destructrice deses macrophages contre Toxoplasma gondii et a démontré quele rôle essentiel des macrophages immuns n'excluait pas la participation des anticorps spécifiques.

Le Professeur Stadtsbaeder a aussi rempli durant de nombreuses années la fonction de président de la Société Belge de Biologie clinique. Elle a cultivé les relations d'amitié et de respect parmi ses collègues et ses étudiants. Une des grandes satisfactions de sa carrière a été d'inspirer de nombreux jeunes chercheurs.Ses étudiants l'appréciaient et les nombreux médecinsou pharmaciens biologistes qu'elle a contribué à former luirendent aujourd'hui hommage.

Dr Jean-Paul Tomasi