Jacques Ferin (1914 – émérite 1984 -   1991) était un des maîtres à penser de l'école louvaniste ; ce fut incontestablement un pionnier de la gynécologie médicale et des problèmes de stérilité et d'infertilité ; on venait le consulter de tous les points du monde. 

C'était un chercheur sur le terrain clinique ; il faisait peu de cas de l'expérimentation animale qui, disait-il, ne pouvait le plus souvent pas être transposée à la clinique humaine.  Ses études sur la réponse de l'endomètre à différents types d'hormones (oestrogènes, progestatifs, …) sur la femme ovariectomisée, mais non hystérectomisée, ont permis le développement d'une panoplie de traitements hormonaux.

Assis devant son microscope, en dessous d'une fenêtre haute au fond du laboratoire, dans les caves de la clinique Saint-Raphaël, Monsieur Ferin bavardait avec les assistants ou les anciens qui venaient lui demander conseil ; de sa brillante intelligence, les idées fusaient, en quelques mots précis portés par une voix quelque peu gutturale.

De tous les coins de Belgique, on lui envoyait frottis et biopsies.  Son fidèle appariteur, M. Martin, en veston et manchettes, préparait les coupes. Le protocole écrit de la main du maître était concis, évident, sans grande littérature.
 
C'était un grand Monsieur d'une élégance extraordinaire, au regard pénétrant et doux à la fois, toujours à l'écart des intrigues. Suite à l'éméritat du Pr J. Schockaert, il a été nommé chef de service de gynécologie-obstétrique de 1976 à 1980, moment où il est lui-même atteint par la limite d'âge autorisée pour l'activité clinique. 

(Extrait de "50 ans de Médecine à l'UCL : 1950 - 2000" - Ed. Racine - Bruxelles - 2003)