Martine De Kock (1954 - 2001)

Cardiologie

IN MEMORIAM

in AMA-UCL nº 25 - juin 2002

Agée de 47 ans, le Pr Martine De Kock, cardiologue, est décédéele dimanche 14 octobre dernier. A l'occasion de ses funérailles etde la fête de la Saint-Luc, le Pr Jacques Melin, coordonnateur général-directeurmédical lui a rendu un hommage appuyé.

Martine laisse un grand vide. Elle occupait incontestablement du temps etde l'espace. Aujourd'hui, ce vide est une réalité parseméed'étoiles et de lumières qui brillent comme autant de repères.Elle fut un exemple. Et un bon exemple ne vaut-il pas mieux que toutes lesthéories du monde ?
Dans sa vie professionnelle, le patient a toujours été aucentre de ses agissements : le patient dans sa globalité, avec sasouffrance physique et morale mais aussi dans sa dimension sociale avec sesliens familiaux et professionnels.  Afin d'en prendre soin, de les aimer,Martine s'était dotée de plusieurs moteurs : de la compétenced'abord. 

Après sa spécialisation en Médecine Interne - Cardiologieterminée en 1985, elle a mené des travaux de recherche cliniquesur l'épreuve d'effort et la décompensation cardiaque pendanttrois ans. L'expertise en recherche acquise, Martine va l'optimaliser parson contact quotidien avec les malades.
Dynamique et enthousiaste, elle avait la flamme nécessaire pour soignerles patients qui, pour la plupart, étaient atteints de longue maladiecomme les décompensés cardiaques.

Elle faisait également preuve de clarté et de franchise: Martine ne pratiquait pas la langue de bois.  Elle faisait passerses messages de manière forte : c'est le propre de la passion. En face du malade, de son équipe soignante, de ses collègues,elle communiquait sans tourner autour du pot.
Autre moteur qui l'anima tout au long de sa carrière : le sens desresponsabilités : pour faire avancer les soins au malade, pour soutenirson investissement personnel, Martine se tournait vers l'institution, " ses" Cliniques Saint-Luc, pour les secouer, les stimuler à aller plushaut et plus loin. 

Depuis 1990, Martine s'était impliquée au Conseil Médical. Elle était très attentive aux membres du personnel, médicalet paramédical et au fonctionnement harmonieux des structures. Elle inspirait de nombreuses idées originales aux responsables qu'ellemotivait. Le dernier moteur qui n'a cessé de la pousser et de la soutenir: son amour de la communication. Elle aimait communiquer sa compétenceet sa passion aux jeunes étudiants en médecine et aux jeunesmédecins. Pendant de nombreuses années, les stagiaires et assistantsont bénéficié de ses conseils pratiques, de sa grandeexpérience clinique et de son message, lequel rappelait sans cessede prendre le patient dans toutes ses dimensions humaines.

Depuis 1997, les étudiants de doctorat ont pu goûter àson enseignement " des cliniques intégrées " réunissantautour du patient plusieurs spécialistes et le médecin traitant.Martine excellait dans cet exercice pédagogique d'interaction professionnellepour le plus grand bénéfice du patient. Pour tout cela, Martinea été nommée chargé de cours clinique àl'UCL en 1998.

Tous ces moteurs l'ont poussée jusqu'au bout à y croire,à croire, à se donner encore et toujours aux malades. Deux implications majeures en témoignent : dans le projet thérapeutiquepour les patients, Martine a montré, par son expérience, toutesles facettes de son attachement à la vie, à la qualitéde vie, au soutien du souffrant. Dans ce projet, elle a montré sonsens du dialogue inter-métiers.

Martine a également participé à la créationdu Fonds Spécial Universitaire dont la motivation est d'aider lespatients en difficulté financière ou sociale pour des actesmédicaux de type universitaire.  Dans toutes les discussionspréparatoires à la création de ce fonds, Martine a denouveau montré sagesse et connaissance profonde du patient.

Martine, tu laisses tes étoiles de compétence, dynamisme,clarté, sens de responsabilité, au service des patients. Merci de nous avoir donné ces repères.  Tu riras biende voir si nous parvenons à en sortir.
A Yves, Julie, Thomas, Nathan, aux parents de Martine, à sa famille,je voudrais dire au nom des Cliniques Universitaires Saint-Luc et de l'UniversitéCatholique de Louvain, que nous sommes très proches de vous en cemoment mais aussi pour le reste du chemin que nous avons encore àparcourir. Martine, tu les aimais, tu continueras à les aimer, tafamille, tes patients et ton équipe soignante et aimante.

Jacques Melin



Les professeurs par spécialité : 1835 - 1985

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