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Léon Cassiers a marqué profondément toute une génération de psychiatres en intégrant à la pratique clinique aussi bien la pensée psychanalytique que la dimension institutionnelle et sociale.
Né à Bruxelles en 1930, Léon Cassiers est diplômé docteur en médecine en 1954. Il s'oriente vers la neuropsychiatrie et devient médecin assistant d'abord dans le service de neurologie du professeur P. Van Gehuchten puis dans le service de psychiatrie du professeur R. Rouvroy. Il complète sa formation par une licence en psychologie et un doctorat en criminologie. Il fait une psychanalyse didactique et il se forme à la thérapie familiale chez Z. Hirsch.
Léon Cassiers est Maître de conférences à l'Ecole de criminologie en 1967. Deux ans plus tard, il est Chargé de cours à la faculté de médecine où il est nommé professeur ordinaire en 1977. Cassiers est doyen de la faculté de médecine de 1989 à 1994. Il est émérite en 1995.
Comme médecin praticien, Cassiers a une longue expérience de terrain. Dès 1956 il est médecin adjoint à la Clinique de La Ramée, dont il devient chef de service l'année suivante. Il est président du Centre de santé mentale « Chapelle-aux-Champs » de 1971 jusqu'à son éméritat. En 1977 il devient un chef de service de psychiatrie aux Cliniques universitaires Saint-Luc, fonction qu'il assurera pendant près de 20 ans. Il s'implique de plus dans de nombreuses institutions psychiatriques et Centres de santé mentale. Comme expert des tribunaux, il rencontre de nombreux délinquants et d'illustres assassins.
Durant toute sa carrière, l’éthique médicale a été un des grands centres d'intérêt de Léon Cassiers ; il va s'y investir encore plus après son éméritat. En 1998, il est désigné Président du Comité National de Bioéthique. Conscient des défis éthiques qui se posent aujourd'hui à la science et à la médecine en particulier (euthanasie, manipulations génétiques, clonage) il plaide pour une conception de la dignité humaine qui ne repose pas seulement sur la reconnaissance de l'autonomie théorique due à tous, mais sur la nécessaire solidarité qui fonde, selon lui, l'humanité de chacun.
La maladie mentale, qu’il connaît sous toutes ses formes, reste pour lui un perpétuel mystère et un objet de curiosité permanent. Car, plus que la maladie, c'est l'homme qui passionne ce grand médecin dont tous les confrères saluent autant l’humilité que les compétences.
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