Le soulèvement de Varsovie Le soulèvement de Varsovie était une action militaire dirigée contre l’occupant allemand entreprise à Varsovie par les forces de l’Armée de l’Intérieur ( AK, Armia Krajowa) dans le cadredu plan « Tempête » (burza) face à l’arrivée imminente de l’Armée Rouge dans la capitale polonaise. Ce moment sanglant de l’histoire de Pologne n’est pas à confondre avec l’insurrection dans le ghetto de Varsovie, qui a éclaté le 19 avril, 1943. Le chef de l’Armée de l’Intérieur, Tadeusz Komorowski (dupseudonyme Bor dans la résistance polonaise), a pris la décision de donner l’ordre de soulèvement, acceptée quelques jours plus tard par le délégué territorial du Gouvernement de La république Polonaise, J.S. Jankowski (pseudonyme Sobol). La date du début du soulèvement a été fixée pour le 1er août 1944, 17h. Environ 23 000 soldats ont participé dans les premiers combats. L’Armée de l’Intérieur disposait à Varsovie d’environ 50 000 personnes, dont seulement 10% étaient armés d’armes à feu à canon court. A l’Armée del’Intérieur se sont joint les unités des Forces armées nationales (NSZ, Narodowe Sily Zbrojne), environ 800 soldats, et les unités de l’Armée populaire (AL, Armia Ludowa). Les habitantsciviles de la capitale ont également participé activement auxcombats. Les allemands disposaient à Varsovie d’une garnison comptant environ 20 000 soldats et policiers, qu pouvaient être soutenus par les unités partant pour le front russe. A partir du 4 août dans la garnison allemande affluaient les renforts, dont a été formé un corps comptant 25 000 soldats, dirigé par le général Erich von dem BachZalewski. Somme toute environ 50 000 soldats allemands ont participé à l’étouffement de l’insurrection. Le colonel A. Chrusciel a été choisi pour diriger le soulèvement. En trois jours à partir du début des combats entre les mains des forces polonaises sont tombées les quartiers suivants de la ville : une grande partie de Srodmiescie avec Powisle, Stare Miasto (la vieille ville), Zoilboz, Mokotow et 3 enclaves de Ochota. Les polonais n’ont pas réussi à conquérir le quartier de la Citadelle, La Garde de Dantzig et l’aéroport de Okecie. Le soulèvement à Praga a été écrasé par les forces allemandes dés le 2 août. Les allemands ont gardé le contrôle sur tous les lignes de chemins de fer et tous les ponts de la Vistule. Le 5 août l’initiative est passée entre les mains des allemands. Les combats qui ont débuté ce jour-là sur Wola et Ochota, menés par le généralR. Stahel, avaient pour but de percer les artères de communicationsur la ligne Est-West dans les environs de l’hôtel de ville et du OgrodSaski. En accord avec l’ordre d’Adolf Hitler, les allemands appliquaient la terreur absolue dans les quartiers qu’ils contrôlaient. Après le déplacement du Quartier Général de l’Armée de l’Intérieur à Stare Miasto, les unités qui combattaient à Wola, ont battu en retraite en empruntant les canaux vers Srodmiescie.Le 6 août les allemands ont coupé Stare Miasto de Srodmiescie,en atteignant le Ogrod Saski. Le 11 août les dernières unitéscombattantes à Ochota se sont rendus. Le 12 août les allemands ont lance l’offensive sur la vieille ville (Stare Miasto), défendue par 9 000 soldats. Dans ce quartierles allemands ont utilisé des armes du plus gros calibre, l’artillerielourde et les forces de l’aviation. L’offensive générale desforces allemandes sur la vieille ville a débuté le 19 août,son but était d’ouvrir la communication sur le pont de Kierbedz. Malgré les tentatives renouvelées à plusieurs reprises, les insurgés n’ont pas réussi à percer l’anneau des forcesallemandes qui entourait la vieille ville. Le fiasco de ces actions a exigéla décision de l’évacuation par les canaux, le 2 septembreles dernières unités ont quitté la vieille ville. Lespolonais combattant dans le quartier de Srodmiescie, après les attaquesacharnées, ont conquis des points importants de la résistance allemande, parmi eux le palais de Staszic, le 11 août, la préfecture de police à Krakowskie Przedmiescie, le 23 août. Le 5 septembre, les allemands ont lancé une attaque le long des allées Jerozolimskie, entre Nowy Swiat et la rue Marszalkowska, contenu par les insurgéspolonais. Le 6 septembre le quartier de Powisle, est tombé. Le manquedes perspectives sur le déroulement positif des événements et les pertes subies pendant les combats jusqu’alors, ont obligé le Quartier Général de l’Armée de l’Intérieur à entreprendre les négociations avec les allemands obligeant les forces polonaises à se rendre. Le 10 septembre a démarré en direction de Varsovie l’offensive des forces de l’armée soviétique. Dans la nouvelle situation les polonais ont rompu les négociations menées avec les allemands. L’offensive s’est néanmoins arrêtée de l’autre côté du fleuve et le gouvernement soviétique a refusé son accord aux avions des forces alliées d’atterrir sur les bases aériennes restant sous le contrôle des soviets, ce qui aurait permis d’approvisionner les insurgés. Le 11 septembre les allemands ont interrompu la communication des deux quartiers, Czerniakow et Srodmiescie. Entre le 16 et le 21 septembre a eu lieu le débarquement des soldats de la deuxième et troisième division de l’infanterie de l’Armée Polonaise, venant du quartier de Praga, occupé par l’armée soviétique le 14 septembre. En tout la Vistule a été traversée par 5 bataillons, qui ont formé des frontons dans les quartiers de Czerniakow et Zoliboz, mais qui n’ont pas réussi àles garder. En conséquence du manque du soutien adéquat de l’artillerie, l’opération dans laquelle 3000 soldats environ ont perdu la vie, s’est soldée par un échec. Le 23 septembre le seul quartier occupé par L’Armée de l’Intérieur longeant la Vistule, le Czerniakow s’est rendu. Entre le 24 et le 26 septembre a rendu les armes le quartier de Mokotow, après des combats acharnés, le 30 septembre le tourest venu pour Zoliboz. Le même jour ont commencé les négociations de reddition. Le 2 octobre dans le quartier du général Erich von dem Bach Zalewski l’acte de reddition a été signé. Entre le 3 et le 5 octobre les unités polonaises ont rendu les armes et se sont rendues aux allemands. Les pertes du côté des insurgés ont été estimées à 18 000 morts et disparus et 25 000 blessés. 15 000 soldats et officiers ont été internés, dont le commandant en chef du soulèvement, le général Tadeusz Komorowski. Les pertes parmi la population civile se sont élevées à 180 000, en grande partie assassinés. Les allemands ont perdu dans les combats 10 000 soldats, 6 000 ont été portés disparus et 9 000 autres blessés. 300 véhicules blindés ont été détruits. Environ 25 % de bâtiments des terrains sur lesquels se sont déroulé les combats ont été détruits, tous les autres étaient démolis systématiquement par les allemands à la fin del’insurrection. 70 % de la ville ont été détruits jusqu’aujanvier 1945. Après la reddition les soldats polonais ont étéplacés dans les camps de l’internement, la population civile a étéenfermée dans le camps transitoire à Pruszkow, d’oùles prisonniers étaient envoyés dans tout le territoire duGouvernement Général ou dans les camps de travail en Allemagne. L’insurrection a duré 63 jours et s’est soldée par une défaite écrasante. Cela résultait du fait que les insurgés disposaient uniquement d’armes manuelles, alors que les allemands étaient parfaitement équipés. Les polonais n’ont pas été soutenus parl’Armée rouge, campant au bord de la Vistule, laissant les bombardiers allemands détruire impunément la capitale. L’artillerie soviétique était occupée à bombarder les forces aériennes polonaises et britanniques, qui ont apporté un grand soutien aux insurgés le 4 et le 5 août, en effectuant des vol d’approvisionnement. Lors deces missions les pertes ont été énormes : les polonais ont perdu 15 avions sur 97 vols, les britanniques ont perdu 19 avions sur 116 vols effectués. Les « forteresses volantes » américaines étaient également torpillées par les soviets. Face à toutes les circonstances réunies, le succès du soulèvement aurait été un miracle, qui, tragiquement ne s’est pas produit… |