10.00 crédits
30.0 h
Q1
Cette unité d'enseignement bisannuelle est dispensée en 2022-2023
Enseignants
Bragard Véronique; Fabry Geneviève; Lisse Michel; Roland Hubert;
Langue
d'enseignement
d'enseignement
Français
> English-friendly
> English-friendly
Préalables
Avoir suivi avec fruit les cours de littérature du bachelier en langues et littératures modernes ou toute formation équivalente en études littéraires;
Disposer d'une bonne maîtrise de la langue anglaise et/ou française ainsi que des langues modernes que l'étudiant a inscrites à son programme (niveau avancé supérieur, B2 + en termes du Cadre européen commun de référence)
Disposer d'une bonne maîtrise de la langue anglaise et/ou française ainsi que des langues modernes que l'étudiant a inscrites à son programme (niveau avancé supérieur, B2 + en termes du Cadre européen commun de référence)
Thèmes abordés
Ce séminaire de recherche thématique transversal offre la possibilité à l'étudiant d'entrer dans un projet de recherche spécifique en études littéraires. Le séminaire rassemble divers enseignants et/ou équipe(s) de recherche qui se fédèrent en alternance autour d'un thème commun, en faisant se croiser et dialoguer différentes littératures modernes, méthodes et perspectives critiques. Son contenu varie d'année en année.
Acquis
d'apprentissage
d'apprentissage
A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant est capable de : | |
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Contenu
Pensées décoloniales et littérature
La thématique du séminaire transversal de littérature de l’année académique 2022-2023 portera sur la pluralité des pensées et critiques d’inspiration décoloniale, appliquées à un corpus littéraire multilingue (allemand, anglais, espagnol, français, néerlandais) d’œuvres choisies.
Le noyau problématique du séminaire s’enracine dans le constat suivant : la matrice de la domination coloniale n’a pas été disloquée au moment des indépendances formelles, qu’il s’agisse du début du XIXe s. pour l’Amérique latine, ou de la période postérieure à 1945 pour les colonies belges, britanniques ou françaises. On appellera « colonialité » « l’articulation planétaire d’un système de pouvoir ‘occidental’ [Quijano, 2000]. Ce dernier se fonde sur une infériorisation prétendument naturelle des lieux, des groupes humains, des savoirs et des subjectivités non occidentales. Une infériorisation qui prend appui sur l’extraction des ressources et l’exploitation de la force de travail, dans une logique de reproduction élargie du capital. Cette articulation planétaire de la domination ‘occidentale’ a survécu historiquement au colonialisme; elle agit par le biais de dispositifs ‘ civilisationnels’ contemporains tels que les discours et les technologies du développement ou de la globalisation. Elle comprend aussi bien des dimensions ontologiques (colonialité de l’être) qu’épistémiques (colonialité du savoir), révélant diverses modalités d’eurocentrisme ». (Escobar & Restrepo, 2009). L’objectif du séminaire est de mettre au jour ces différentes formes de colonialité ainsi que la résistance que lui opposent les individus et les collectivités, à partir d’un corpus littéraire multilingue.
La tradition critique des études postcoloniales recentrées sur le point de vue de celles et ceux que la colonisation a laissé·es « sans voix » (Aimé Césaire) – dans le sillage des théories aujourd’hui largement reconnues d’Achille Mbembe, Edward Saïd, Walter Mignolo, Silvia Rivera Cusicanqui ou Arturo Escobar (notamment) – ne constituera qu’un seul axe de la démarche méthodologique du séminaire. Elle sera mise en comparaison avec d’autres discours de « résistance » portant sur des enjeux contemporains cruciaux comme : la question de l’écologie et des communs, éventuellement en lien avec celle du féminisme (ecofeminism); la diversité des langues (dites « majeures » et « mineures ») et la différence de légitimité qui leur est accordée (langue du colon, langues du colonisé) ; la construction sociale du racisme et de l’antiracisme, ainsi que ses avatars récents (cancel culture, etc.).
Après avoir développé ces différentes approches critiques dans la première partie du séminaire, des sous-groupes constitués sur la base d’une langue de travail commune se centreront résolument sur l’analyse d’un corpus littéraire précis; des textes contemporains exemplaires d’un regard décolonial sur la question de l’altérité et d’une perspective des « histoires connectées » (ou shared history) seront également convoqués. Les dernières séances du séminaire seront consacrées à une mise en commun et à la reformulation d’un questionnement original sur cette question de recherche. Un programme de conférences et de visites (« Identités décoloniales » Mons) accompagnera le séminaire.
Arturo Escobar et Eduardo Restrepo, « Anthropologies hégémoniques et colonialité », Cahiers des Amériques latines [En ligne], 62 | 2009, mis en ligne le 31 janvier 2013, consulté le 01 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/cal/1550 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cal.1550
La thématique du séminaire transversal de littérature de l’année académique 2022-2023 portera sur la pluralité des pensées et critiques d’inspiration décoloniale, appliquées à un corpus littéraire multilingue (allemand, anglais, espagnol, français, néerlandais) d’œuvres choisies.
Le noyau problématique du séminaire s’enracine dans le constat suivant : la matrice de la domination coloniale n’a pas été disloquée au moment des indépendances formelles, qu’il s’agisse du début du XIXe s. pour l’Amérique latine, ou de la période postérieure à 1945 pour les colonies belges, britanniques ou françaises. On appellera « colonialité » « l’articulation planétaire d’un système de pouvoir ‘occidental’ [Quijano, 2000]. Ce dernier se fonde sur une infériorisation prétendument naturelle des lieux, des groupes humains, des savoirs et des subjectivités non occidentales. Une infériorisation qui prend appui sur l’extraction des ressources et l’exploitation de la force de travail, dans une logique de reproduction élargie du capital. Cette articulation planétaire de la domination ‘occidentale’ a survécu historiquement au colonialisme; elle agit par le biais de dispositifs ‘ civilisationnels’ contemporains tels que les discours et les technologies du développement ou de la globalisation. Elle comprend aussi bien des dimensions ontologiques (colonialité de l’être) qu’épistémiques (colonialité du savoir), révélant diverses modalités d’eurocentrisme ». (Escobar & Restrepo, 2009). L’objectif du séminaire est de mettre au jour ces différentes formes de colonialité ainsi que la résistance que lui opposent les individus et les collectivités, à partir d’un corpus littéraire multilingue.
La tradition critique des études postcoloniales recentrées sur le point de vue de celles et ceux que la colonisation a laissé·es « sans voix » (Aimé Césaire) – dans le sillage des théories aujourd’hui largement reconnues d’Achille Mbembe, Edward Saïd, Walter Mignolo, Silvia Rivera Cusicanqui ou Arturo Escobar (notamment) – ne constituera qu’un seul axe de la démarche méthodologique du séminaire. Elle sera mise en comparaison avec d’autres discours de « résistance » portant sur des enjeux contemporains cruciaux comme : la question de l’écologie et des communs, éventuellement en lien avec celle du féminisme (ecofeminism); la diversité des langues (dites « majeures » et « mineures ») et la différence de légitimité qui leur est accordée (langue du colon, langues du colonisé) ; la construction sociale du racisme et de l’antiracisme, ainsi que ses avatars récents (cancel culture, etc.).
Après avoir développé ces différentes approches critiques dans la première partie du séminaire, des sous-groupes constitués sur la base d’une langue de travail commune se centreront résolument sur l’analyse d’un corpus littéraire précis; des textes contemporains exemplaires d’un regard décolonial sur la question de l’altérité et d’une perspective des « histoires connectées » (ou shared history) seront également convoqués. Les dernières séances du séminaire seront consacrées à une mise en commun et à la reformulation d’un questionnement original sur cette question de recherche. Un programme de conférences et de visites (« Identités décoloniales » Mons) accompagnera le séminaire.
Arturo Escobar et Eduardo Restrepo, « Anthropologies hégémoniques et colonialité », Cahiers des Amériques latines [En ligne], 62 | 2009, mis en ligne le 31 janvier 2013, consulté le 01 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/cal/1550 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cal.1550
Méthodes d'enseignement
La première partie du séminaire (séances introductives du premier quadrimestre) sera assurée collectivement en français. Des présentations historiques et théoriques alterneront avec des ateliers où les étudiants pourront s'approprier activement les textes théoriques et approfondir leur pertinence pour l'étude de textes littéraires. Les séances suivantes (début du second quadrimestre) seront déclinées en langues de spécialité en fonction des besoins et de la composition du groupe d'étudiants. Les étudiants mèneront à bien un travail de recherche et le présenteront par voie orale puis par écrit. Des sessions de conclusion (fin du Q2) permettront d'établir des liens entre les différentes aires géo-culturelles considérées et de faire dialoguer les textes étudiés et les approches théoriques et critiques adoptées.
Approche mixte se composant d'exposés magistraux permettant d'introduire à la thématique et de workshops permettant de s'approprier celle-ci à partir de la lecture interactive de textes littéraires dans la langue de spécialité ; présentation des travaux des étudiants ; la participation de tous et toutes est mobilisée.
Approche mixte se composant d'exposés magistraux permettant d'introduire à la thématique et de workshops permettant de s'approprier celle-ci à partir de la lecture interactive de textes littéraires dans la langue de spécialité ; présentation des travaux des étudiants ; la participation de tous et toutes est mobilisée.
Modes d'évaluation
des acquis des étudiants
des acquis des étudiants
L'évaluation sera réalisée sur la base de trois tâches échelonnées au cours de l'année.
Tâche 1 : premier travail progressif, pour le 5 janvier 2023 (30% de la note finale)
Les étudiants participent activement aux deux ateliers (nov.-déc.) qui portent sur l’approfondissement d’un texte théorique et d’un texte littéraire. A partir de ce double choix, ils réalisent une analyse critique qui déploie la réflexion théorique entamée ainsi que l’analyse proprement littéraire. Ils intègrent leurs réflexions dans un texte de 2500 mots minimum.
Tâche 2 : travail oral, puis écrit en sous-groupe (50% de la note finale)
Durant le second semestre, les étudiants seront répartis en sous-groupes déterminés par la langue du corpus littéraire abordé et la problématique spécifique choisie par le professeur responsable. Au sein de ces groupes, les participants présenteront un travail oral (avant Pâques) puis écrit (pour le 15 mai) de 6000 mots minimum (hors bibliographie).
Tâche 3 : mise en commun (20% de la note finale)
Après les vacances de Pâques, les différents sous-groupes seront réunis pour mettre en commun les avancées de leur travail respectif. Il sera important de présenter clairement son travail au reste du groupe mais aussi et surtout de participer à la discussion en créant des ponts entre les différentes problématiques et les différentes traditions culturelles et linguistiques.
Remarque concernant la langue des travaux
La langue de rédaction des travaux doit correspondre aux langues étudiées par les étudiants dans leur programme de master. Celle-ci peut varier entre la tâche 1 et la tâche 2. Dans cette dernière, la langue de rédaction correspond à celle du corpus littéraire dans le sous-groupe. La qualité de la langue est intégrée dans les différentes évaluations. Le cours est annoncé English-friendly mais cette facilité sera réservée aux étudiants en mobilité IN.
Tâche 1 : premier travail progressif, pour le 5 janvier 2023 (30% de la note finale)
Les étudiants participent activement aux deux ateliers (nov.-déc.) qui portent sur l’approfondissement d’un texte théorique et d’un texte littéraire. A partir de ce double choix, ils réalisent une analyse critique qui déploie la réflexion théorique entamée ainsi que l’analyse proprement littéraire. Ils intègrent leurs réflexions dans un texte de 2500 mots minimum.
Tâche 2 : travail oral, puis écrit en sous-groupe (50% de la note finale)
Durant le second semestre, les étudiants seront répartis en sous-groupes déterminés par la langue du corpus littéraire abordé et la problématique spécifique choisie par le professeur responsable. Au sein de ces groupes, les participants présenteront un travail oral (avant Pâques) puis écrit (pour le 15 mai) de 6000 mots minimum (hors bibliographie).
Tâche 3 : mise en commun (20% de la note finale)
Après les vacances de Pâques, les différents sous-groupes seront réunis pour mettre en commun les avancées de leur travail respectif. Il sera important de présenter clairement son travail au reste du groupe mais aussi et surtout de participer à la discussion en créant des ponts entre les différentes problématiques et les différentes traditions culturelles et linguistiques.
Remarque concernant la langue des travaux
La langue de rédaction des travaux doit correspondre aux langues étudiées par les étudiants dans leur programme de master. Celle-ci peut varier entre la tâche 1 et la tâche 2. Dans cette dernière, la langue de rédaction correspond à celle du corpus littéraire dans le sous-groupe. La qualité de la langue est intégrée dans les différentes évaluations. Le cours est annoncé English-friendly mais cette facilité sera réservée aux étudiants en mobilité IN.
Autres infos
Supports: Portefeuille de lectures (articles de référence et textes primaires) en fonction du/des thème(s) abordé(s) ; agenda détaillé et plan
Ressources
en ligne
en ligne
Documents disponibles sur Moodle.
Bibliographie
Une bibliographie détaillée sur la thématique choisie est mise à la disposition des étudiants.
Faculté ou entité
en charge
en charge
ELAL