10.00 crédits
30.0 h
Q1
Cette unité d'enseignement bisannuelle n'est pas dispensée en 2021-2022 !
Enseignants
Bragard Véronique; Fabry Geneviève; Lisse Michel; Roland Hubert (coordinateur(trice)); Sábado Novau Marta; Vanasten Stéphanie;
Langue
d'enseignement
d'enseignement
Français
Préalables
Avoir suivi avec fruit les cours de littérature du bachelier en langues et littératures modernes ou toute formation équivalente en études littéraires;
Disposer d'une bonne maîtrise de la langue anglaise et/ou française ainsi que des langues modernes que l'étudiant a inscrites à son programme (niveau avancé supérieur, B2 + en termes du Cadre européen commun de référence)
Disposer d'une bonne maîtrise de la langue anglaise et/ou française ainsi que des langues modernes que l'étudiant a inscrites à son programme (niveau avancé supérieur, B2 + en termes du Cadre européen commun de référence)
Thèmes abordés
Ce séminaire de recherche thématique transversal offre la possibilité à l'étudiant d'entrer dans un projet de recherche spécifique en études littéraires. Le séminaire rassemble divers enseignants et/ou équipe(s) de recherche qui se fédèrent en alternance autour d'un thème commun, en faisant se croiser et dialoguer différentes littératures modernes, méthodes et perspectives critiques. Son contenu varie d'année en année.
Acquis
d'apprentissage
d'apprentissage
A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant est capable de : | |
1 |
Au terme de cette activité de formation, l'étudiant sera capable de : - s'impliquer dans une dynamique de recherche collective ; - maîtriser les connaissances et compétences (inter)disciplinaires (fondements conceptuels et épistémologiques, types de méthodologie) sous-jacentes à la thématique de recherche choisie - concevoir et mettre en oeuvre un projet de recherche personnel lié à la thématique du séminaire : savoir analyser des textes littéraires de manière approfondie sur base d'une question de recherche clairement argumentée et intégrant les débats actuels sur la problématique choisie, considérant et utilisant correctement les références et concepts clés (issus des exposés, lectures et débats présentés lors du séminaire); - savoir présenter des résultats de recherche dans un cadre méthodologique et conceptuel défini (savoir écouter et engager la discussion avec le public, intégrer de nouvelles pistes) - faire preuve d'une qualité d'expression et de maîtrise de la langue écrite et orale de spécialité ; manier les conventions académiques et argumenter de façon critique et réfléchie |
Contenu
Pensées décoloniales et littérature
La thématique du séminaire transversal de littérature de l’année académique 2020-2021 portera sur la pluralité des pensées et critiques d’inspiration décoloniale, qui nous apporteront une perspective critique stimulante pour aborder un corpus littéraire multilingue (allemand, anglais, espagnol, français, néerlandais) d’œuvres choisies.
De façon générale, une définition possible de la pensée décoloniale – appelant elle-même un travail de réflexion à mener dans le cadre du séminaire – implique de déconstruire de manière plus ou moins radicale l’héritage des « […] convictions universalistes eurocentrées, présentées comme partagées, légitimes et objectives, par des propositions intellectuelles et/ou militantes alternatives et décentrées […] », comme le formule, parmi d’autres, Anne-Marie Pavaux au niveau de l’analyse du discours (cf. https://penseedudiscours.hypotheses.org/17859; 06.08.2020).
La tradition critique des études postcoloniales recentrées sur le point de vue de celles et ceux que la colonisation a laissé·es « sans voix » (Aimé Césaire) – dans le sillage des théories aujourd’hui largement reconnues d’Achille Mbembe, Edward Saïd ou Gayatri Chakravorty Spivak (notamment) – ne constituera qu’un seul axe de la démarche méthodologique du séminaire parmi d’autres approches. Elle sera mise en comparaison avec d’autres discours de « résistance » portant sur des enjeux contemporains cruciaux comme : la question de l’écologie et de l’environnement, éventuellement en lien avec celle du féminisme (ecofeminism); la diversité des langues (dites « majeures » et « mineures ») et la différence de légitimité qui leur est accordée (langue du colon, langues du colonisé) ; le poids toujours dominant des concepts et représentations culturelles et religieuses occidentales (par exemple les concepts et les rhétoriques de la réconciliation et du pardon) ; la représentation de « l’autre » depuis l’Humanisme occidental suivant le schéma du « primitivisme littéraire » et/ou le traitement discursif du motif de la « peau », etc.
Après une introduction à ces différentes approches critiques dans la première partie du séminaire, les groupes de travail se centreront résolument sur l’analyse d’un corpus littéraire croisé des différentes traditions nationales et/ou linguistiques en présence ; des textes contemporains exemplaires d’un regard décolonial sur la question de l’altérité et d’une perspective des « histoires connectées » (ou shared history) seront également convoqués. Les dernières séances du séminaire seront consacrées à une mise en commun et à la reformulation d’un questionnement original sur cette question de recherche. Un programme de conférences et d’excursions (« Bruxelles décoloniale ») accompagnera le séminaire.
La section anglophone du séminaire partira de l’ouvrage de Malcolm Ferdinand Une Ecologie décoloniale (2019) dans lequel la fracture coloniale et les désastres environnementaux sont considérés comme interdépendants. La plantation est envisagée comme une violence faite à la terre ayant engendré le plantationcène et un système de monoculture. Pensant depuis les Caraïbes, Ferdinand distingue l'abandon du monde au cœur de l’arche de Noé, qui prolonge les asservissements et gomme la diversité et le navire négrier de la lutte (des peuples indigènes pour leur culture, leurs terres, écoféminisme, luttes subalternes en ville/ZAD,..). L'écologie décoloniale est envisagée comme une écologie de lutte des mouvements sociaux et une nouvelle manière de repenser les dégradations environnementales de la Terre, invitant à faire monde au-delà de cette double fracture. Ce cadre théorique et les discussions avec Malcom Ferdinand nous aideront à ensuite analyser les luttes et relations au vivant telles que mises en exergue dans les fictions de la plantation. Les romans dont nous discuterons seront : Lawrence Hill’s The Book of Negroes (2007), Caryl Phillips Cambridge, Fred D’Aguiar The Longest Memory, Andrea Levy The Long Song (2010), Pauline Melville The Ventriloquist’s Tale (1997), entre autres.
La section hispanique du séminaire portera quant à elle sur un corpus de littérature chilienne et argentine émanant d’auteurs indigènes et/ou problématisant l’inscription des cultures des peuples originaires dans un ordre social et culturel hérité de la colonisation. On y travaillera trois axes : la langue, le rapport à la nature et les traditions religieuses.
La section de langue allemande portera sur une série d’œuvres de la tradition littéraire moderne (Moderne Klassik) – contemporaine de Joseph Conrad puis des avant-gardes – qui, en thématisant le rapport à l’autre et à l’ailleurs à travers le prisme esthétique des avant-gardes et du « Primitivisme littéraire », annoncent un regard de type décolonial avant la lettre. Les auteurs abordés seront Carl Einstein, Claire Goll (Der Neger Jupiter raubt Europa), Robert Müller (Tropen) et Alfred Döblin (Amazonas-Trilogie). Le traitement d’un langage expérimental pour refléter le point de vue de « l’autre » fera l’objet d’une attention particulière, de même qu’une perspective comparatiste reliant ces œuvres aux autres traditions littéraires européennes de cette époque.
La thématique du séminaire transversal de littérature de l’année académique 2020-2021 portera sur la pluralité des pensées et critiques d’inspiration décoloniale, qui nous apporteront une perspective critique stimulante pour aborder un corpus littéraire multilingue (allemand, anglais, espagnol, français, néerlandais) d’œuvres choisies.
De façon générale, une définition possible de la pensée décoloniale – appelant elle-même un travail de réflexion à mener dans le cadre du séminaire – implique de déconstruire de manière plus ou moins radicale l’héritage des « […] convictions universalistes eurocentrées, présentées comme partagées, légitimes et objectives, par des propositions intellectuelles et/ou militantes alternatives et décentrées […] », comme le formule, parmi d’autres, Anne-Marie Pavaux au niveau de l’analyse du discours (cf. https://penseedudiscours.hypotheses.org/17859; 06.08.2020).
La tradition critique des études postcoloniales recentrées sur le point de vue de celles et ceux que la colonisation a laissé·es « sans voix » (Aimé Césaire) – dans le sillage des théories aujourd’hui largement reconnues d’Achille Mbembe, Edward Saïd ou Gayatri Chakravorty Spivak (notamment) – ne constituera qu’un seul axe de la démarche méthodologique du séminaire parmi d’autres approches. Elle sera mise en comparaison avec d’autres discours de « résistance » portant sur des enjeux contemporains cruciaux comme : la question de l’écologie et de l’environnement, éventuellement en lien avec celle du féminisme (ecofeminism); la diversité des langues (dites « majeures » et « mineures ») et la différence de légitimité qui leur est accordée (langue du colon, langues du colonisé) ; le poids toujours dominant des concepts et représentations culturelles et religieuses occidentales (par exemple les concepts et les rhétoriques de la réconciliation et du pardon) ; la représentation de « l’autre » depuis l’Humanisme occidental suivant le schéma du « primitivisme littéraire » et/ou le traitement discursif du motif de la « peau », etc.
Après une introduction à ces différentes approches critiques dans la première partie du séminaire, les groupes de travail se centreront résolument sur l’analyse d’un corpus littéraire croisé des différentes traditions nationales et/ou linguistiques en présence ; des textes contemporains exemplaires d’un regard décolonial sur la question de l’altérité et d’une perspective des « histoires connectées » (ou shared history) seront également convoqués. Les dernières séances du séminaire seront consacrées à une mise en commun et à la reformulation d’un questionnement original sur cette question de recherche. Un programme de conférences et d’excursions (« Bruxelles décoloniale ») accompagnera le séminaire.
La section anglophone du séminaire partira de l’ouvrage de Malcolm Ferdinand Une Ecologie décoloniale (2019) dans lequel la fracture coloniale et les désastres environnementaux sont considérés comme interdépendants. La plantation est envisagée comme une violence faite à la terre ayant engendré le plantationcène et un système de monoculture. Pensant depuis les Caraïbes, Ferdinand distingue l'abandon du monde au cœur de l’arche de Noé, qui prolonge les asservissements et gomme la diversité et le navire négrier de la lutte (des peuples indigènes pour leur culture, leurs terres, écoféminisme, luttes subalternes en ville/ZAD,..). L'écologie décoloniale est envisagée comme une écologie de lutte des mouvements sociaux et une nouvelle manière de repenser les dégradations environnementales de la Terre, invitant à faire monde au-delà de cette double fracture. Ce cadre théorique et les discussions avec Malcom Ferdinand nous aideront à ensuite analyser les luttes et relations au vivant telles que mises en exergue dans les fictions de la plantation. Les romans dont nous discuterons seront : Lawrence Hill’s The Book of Negroes (2007), Caryl Phillips Cambridge, Fred D’Aguiar The Longest Memory, Andrea Levy The Long Song (2010), Pauline Melville The Ventriloquist’s Tale (1997), entre autres.
La section hispanique du séminaire portera quant à elle sur un corpus de littérature chilienne et argentine émanant d’auteurs indigènes et/ou problématisant l’inscription des cultures des peuples originaires dans un ordre social et culturel hérité de la colonisation. On y travaillera trois axes : la langue, le rapport à la nature et les traditions religieuses.
La section de langue allemande portera sur une série d’œuvres de la tradition littéraire moderne (Moderne Klassik) – contemporaine de Joseph Conrad puis des avant-gardes – qui, en thématisant le rapport à l’autre et à l’ailleurs à travers le prisme esthétique des avant-gardes et du « Primitivisme littéraire », annoncent un regard de type décolonial avant la lettre. Les auteurs abordés seront Carl Einstein, Claire Goll (Der Neger Jupiter raubt Europa), Robert Müller (Tropen) et Alfred Döblin (Amazonas-Trilogie). Le traitement d’un langage expérimental pour refléter le point de vue de « l’autre » fera l’objet d’une attention particulière, de même qu’une perspective comparatiste reliant ces œuvres aux autres traditions littéraires européennes de cette époque.
Méthodes d'enseignement
La première partie du séminaire (séances introductives) sera assurée collectivement en anglais et/ou en français. Les séances suivantes seront déclinées en langues de spécialité en fonction des besoins et de la composition du groupe d'étudiants. Une session de conclusion permettra d'établir des liens et de faire dialoguer les textes étudiés et les approches théoriques et critiques adoptées.
Approche mixte se composant d'exposés magistraux permettant d'introduire à la thématique et de workshops permettant de s'approprier celle-ci à partir de la lecture interactive de textes littéraires dans la langue de spécialité ; présentation des travaux des étudiants ; la participation de tous est mobilisée.
Approche mixte se composant d'exposés magistraux permettant d'introduire à la thématique et de workshops permettant de s'approprier celle-ci à partir de la lecture interactive de textes littéraires dans la langue de spécialité ; présentation des travaux des étudiants ; la participation de tous est mobilisée.
Modes d'évaluation
des acquis des étudiants
des acquis des étudiants
Evaluation formative (50%)
- participation active de l'étudiant, en particulier aux workshops (20%)
- Présentation orale sur un sujet au choix en relation avec la thématique du séminaire, à soumettre à l'approbation de l'enseignant-titulaire de la langue de spécialité (30 %)
Evaluation certificative (50%)
- rapport de recherche écrit sous la forme d'un article scientifique (3000 mots, texte propre, dans une des langues de spécialité de l'étudiant)
- défense et feedback lors d'un entretien oral
En cas de deuxième inscription à l'examen, l'évaluation porte sur le travail écrit (60%) et sa défense orale (40%)
L'inscription à l'examen est soumise à la condition d'avoir suivi régulièrement les séances.
- participation active de l'étudiant, en particulier aux workshops (20%)
- Présentation orale sur un sujet au choix en relation avec la thématique du séminaire, à soumettre à l'approbation de l'enseignant-titulaire de la langue de spécialité (30 %)
Evaluation certificative (50%)
- rapport de recherche écrit sous la forme d'un article scientifique (3000 mots, texte propre, dans une des langues de spécialité de l'étudiant)
- défense et feedback lors d'un entretien oral
En cas de deuxième inscription à l'examen, l'évaluation porte sur le travail écrit (60%) et sa défense orale (40%)
L'inscription à l'examen est soumise à la condition d'avoir suivi régulièrement les séances.
Autres infos
Supports: Portefeuille de lectures (articles de référence et textes primaires) en fonction du/des thème(s) abordé(s) ; agenda détaillé et plan
Ressources
en ligne
en ligne
/
Bibliographie
Une bibliographie détaillée sur la thématique choisie est mise à la disposition des étudiants.
Faculté ou entité
en charge
en charge
ELAL