5 crédits
30.0 h
Q2
Cette unité d'enseignement bisannuelle est dispensée en 2018-2019
Enseignants
Dupuis Michel; Frogneux Nathalie (supplée Dupuis Michel);
Langue
d'enseignement
d'enseignement
Français
Préalables
Notions d'histoire de la philosophie, et en particulier une initiation à la phénoménologie, ainsi que des notions d'anthropologie philosophique.
Thèmes abordés
Le thème du cours change chaque année. Il s'agit d'aborder des questions anthropologiques grâce à de grands auteurs de la philosophie moderne et contemporaine en dégageant leur actualité et leurs enjeux contemporains.
Acquis
d'apprentissage
d'apprentissage
A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant est capable de : | |
1 |
Au terme du cours, l'étudiant sera capable : |
La contribution de cette UE au développement et à la maîtrise des compétences et acquis du (des) programme(s) est accessible à la fin de cette fiche, dans la partie « Programmes/formations proposant cette unité d’enseignement (UE) ».
Contenu
Le cours sera consacré à la Chaire Mercier de Renaud Barbaras.
Les premières heures consisteront en une présentation de son 'uvre pour préparer son intervention consacrée à la question de l'appartenance :
L'appartenance. Vers une théorie de la chair.
La question du corps propre ou de la chair est incontestablement l'un des lieux où la phénoménologie se trouve mise à l'épreuve puisque son mode d'être singulier vient brouiller les catégories fondamentales qu'elle met en 'uvre (sujet/monde, vécu/objet, empirique/transcendantal etc..). La chair est à la fois en continuité avec les choses du monde en tant qu'elle est un corps (Körper) et pourtant radicalement différente d'elles puisque ce corps est le mien. Or, le plus souvent, y compris chez Merleau-Ponty, la singularité de la chair est manquée, à la fois par défaut sous la forme du corps objectif et par excès sous la forme d'une conscience ou d'un être-au-monde qui viennent l'habiter. Le présupposé de toutes ces entreprises est que le sens d'être du corps peut être abordé directement, qu'une phénoménologie de la chair est donc possible. Notre hypothèse est, au contraire, que le corps n'est pas tant une question qu'une réponse, réponse à une question qui demeure implicite et qui n'est autre que celle de l'appartenance. La chair est rigoureusement cela en et par quoi j'appartiens au monde, de sorte que c'est la question de l'appartenance qui commande celle de la chair et non l'inverse. Ce n'est pas parce que nous avons un corps que nous appartenons au monde; c'est au contraire dans la mesure où nous appartenons au monde que nous avons un corps. S'il est vrai, d'autre part, que le monde est omni-englobant, qu'il n'y a donc pas de dehors du monde, il faut affirmer que tout étant appartient au monde et que la différence entre les étants renvoie en dernière analyse à leur modalité d'appartenance: ce n'est pas l'Etre mais l'appartenance qui se dit en plusieurs sens. Tel sera notre point de départ: une phénoménologie de la chair n'est envisageable qu'à partir d'une philosophie de l'appartenance. Cependant, dans la mesure où la question de l'appartenance enveloppe celle du statut de cela à quoi l'étant appartient, du sol d'appartenance, la philosophie de l'appartenance débouche elle-même sur une phénoménologie de l'espace qui distinguera autant d'espaces et, finalement, autant de modes de phénoménalisation du monde qu'il y a de modes d'appartenance. L'ontologie s'avérera être une ontologie géographique pour autant qu'être signifie toujours y être, qu'il y va nécessairement du lieu dans l'être. La question de la chair se formule dès lors ainsi: quel est le mode d'appartenance au monde de l'étant par qui le monde paraît? Nous montrerons que, contrairement à ce que les phénoménologies du corps nous incitent à penser, c'est en raison d'une appartenance radicale au monde, ontologique avant d'être topologique,que le sujet peut le faire paraître; c'est parce que le sujet charnel est du monde en un sens plus profond que les autres étants qu'il peut avoir le monde comme aucun d'eux ne l'a. La chair n'est donc rien d'autre que le point d'indistinction entre le plus intime et le plus extérieur. ' Renaud Barbaras
Les premières heures consisteront en une présentation de son 'uvre pour préparer son intervention consacrée à la question de l'appartenance :
L'appartenance. Vers une théorie de la chair.
La question du corps propre ou de la chair est incontestablement l'un des lieux où la phénoménologie se trouve mise à l'épreuve puisque son mode d'être singulier vient brouiller les catégories fondamentales qu'elle met en 'uvre (sujet/monde, vécu/objet, empirique/transcendantal etc..). La chair est à la fois en continuité avec les choses du monde en tant qu'elle est un corps (Körper) et pourtant radicalement différente d'elles puisque ce corps est le mien. Or, le plus souvent, y compris chez Merleau-Ponty, la singularité de la chair est manquée, à la fois par défaut sous la forme du corps objectif et par excès sous la forme d'une conscience ou d'un être-au-monde qui viennent l'habiter. Le présupposé de toutes ces entreprises est que le sens d'être du corps peut être abordé directement, qu'une phénoménologie de la chair est donc possible. Notre hypothèse est, au contraire, que le corps n'est pas tant une question qu'une réponse, réponse à une question qui demeure implicite et qui n'est autre que celle de l'appartenance. La chair est rigoureusement cela en et par quoi j'appartiens au monde, de sorte que c'est la question de l'appartenance qui commande celle de la chair et non l'inverse. Ce n'est pas parce que nous avons un corps que nous appartenons au monde; c'est au contraire dans la mesure où nous appartenons au monde que nous avons un corps. S'il est vrai, d'autre part, que le monde est omni-englobant, qu'il n'y a donc pas de dehors du monde, il faut affirmer que tout étant appartient au monde et que la différence entre les étants renvoie en dernière analyse à leur modalité d'appartenance: ce n'est pas l'Etre mais l'appartenance qui se dit en plusieurs sens. Tel sera notre point de départ: une phénoménologie de la chair n'est envisageable qu'à partir d'une philosophie de l'appartenance. Cependant, dans la mesure où la question de l'appartenance enveloppe celle du statut de cela à quoi l'étant appartient, du sol d'appartenance, la philosophie de l'appartenance débouche elle-même sur une phénoménologie de l'espace qui distinguera autant d'espaces et, finalement, autant de modes de phénoménalisation du monde qu'il y a de modes d'appartenance. L'ontologie s'avérera être une ontologie géographique pour autant qu'être signifie toujours y être, qu'il y va nécessairement du lieu dans l'être. La question de la chair se formule dès lors ainsi: quel est le mode d'appartenance au monde de l'étant par qui le monde paraît? Nous montrerons que, contrairement à ce que les phénoménologies du corps nous incitent à penser, c'est en raison d'une appartenance radicale au monde, ontologique avant d'être topologique,que le sujet peut le faire paraître; c'est parce que le sujet charnel est du monde en un sens plus profond que les autres étants qu'il peut avoir le monde comme aucun d'eux ne l'a. La chair n'est donc rien d'autre que le point d'indistinction entre le plus intime et le plus extérieur. ' Renaud Barbaras
Méthodes d'enseignement
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Modes d'évaluation
des acquis des étudiants
des acquis des étudiants
Les étudiants rédigeront et présenteront un travail après les conférences de Renaud Barbaras. Les sujets seront acceptés sur la base d'un abstract remis le 5 avril. Le travail sera présenté oralement à l'ensemble de la classe et ensuite remis par écrit pour le 30 mai.
Autres infos
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Bibliographie
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Faculté ou entité
en charge
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EFIL