Questions approfondies d'idéalisme allemand B [ LFILO2251 ]

Le cours suppose une formation de base en histoire de la philosophie moderne ; une connaissance élémentaire de l'allemand, permettant au moins l'identification des concepts-clés dans le texte original. La connaissance de l'allemand, tout en étant très utile, n'est pas indispensable.
 

Le cours sera consacré à l'étude d'un thème majeur de l'idéalisme allemand en référence à un texte ou un ensemble de textes jugés particulièrement illustratifs de ce thème. Outre l'approche exégétique requise par ce genre de texte et sa mise en contexte dans le développement systématique de l'oeuvre concernée, le cours veillera aussi à mettre en lumière le rôle joué par le thème étudié dans les divergences intellectuelles entre idéalistes allemands.

Au terme du cours, l'étudiant sera capable :
- de définir les concepts majeurs mobilisés par les idéalistes allemands;
- d'expliquer les différentes méthodes philosophiques qui sont à la base des divergences entre philosophes ;
- d'interpréter, dans les grandes lignes, certains passages textuels réputés difficiles grâce aux clés de lecture reçues au cours.

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Les troubles du sujet dans l'idéalisme allemand
Alors que le XVIIIe siècle défend une anthropologie de l'équilibre des tendances et de la sympathie des organes dans un corps soumis à une administration rationnelle de ses forces, le XIXe siècle explore les dérives de l'esprit flottant par-dessus un réservoir d'énergies pulsionnelles réagissant de manière aléatoire. Le schéma de causalité psychique est rompu. Les échanges entre le corps et l'esprit donnent lieu à des troubles qui peuvent grandir ou au contraire détruire la vie humaine. Une étiologie des troubles du sujet est en train de naître dans la dissociation de la Cause et du Réel. Des premières réflexions de Fichte sur les « représentations inconscientes » de Platner jusqu'au schéma du mal d'être dans l'anthropologie schellingienne de Stuttgart, en passant la phénoménologie hégélienne du manque, c'est la théorie naissante des troubles subjectifs qui retiendra notre attention, notamment sur les traces de l'ouvrage récent The fractured Self.

Bibliographie de base

M. C. Altman & C. D. Coe, The Fractured Self in Freud and German Philosophy, Palgrave Macmillan, New York, 2013.

A. BEGUIN, L'âme romantique et le rêve, Essai sur le romantisme allemand et la poésie française, Librairie José Corti, Paris, 1939.

G. GUSDORF,            L'homme romantique, Payot, Paris, 1984.

M. Maesschalck, « Eshétique et psycho-analyse. La réponse du jeune Fichte à Schiller concernant l'éducation », in Revue roumaine de philosophie, 56 (2012), n. 1, pp. 5-22.

M. Maesschalck, « L'engendrement du commencement selon Schelling : signification et enjeux d'une protologie de la conscience », in M. Vetö (dir.), Philosophie, théologie, littérature. Hommage à Xavier Tilliette, Peeters, Louvain/Paris, 2011, pp. 293-318.

K. Regenspurger et T. van Zantwijk (dir.), Wissenschaftliche Anthropologie um 1800 ?, Franz Steiner Verlag, Wiesbaden, 2005.

R. J. Richards , « Kant and Blumenbach on the Bildungstrieb: A Historical Misunderstanding », in Stud. Hist. Phil. Biol. & Biomed. Sci., Vol. 31, 2000, n. 1, pp. 11'32.

V. Safatle, La passion du négatif, Lacan et la dialectique, Olms, Hildesheim, 2010.

H.G. SandKühler (ed.), Handbuch Deutscher Idealismus, Metzler, Stuttgart/Weimar, 2005.

S. 'i'ek, The Abyss of Freedom, Ages of the World, F.W.J. Schelling, The University of Michigan Press, Ann Arbor, 1997.

J.-M. Vaysse, L'inconscient des Modernes, Gallimard, Paris, 1999.

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