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2012-2013
Pourquoi un autre synode africain ? Cette question posée à l'annonce de la Deuxième Assemblée Spéciale des Évêques pour l'Afrique (dite couramment Deuxième Synode Africain) reste d'actualité. Nous nous proposons d'accueillir cet évènement comme une provocation à une nouvelle impulsion théologique sur le continent africain.
Pour cela, il convient, dans un premier temps, de faire mémoire du parcours de la théologie africaine contemporaine et subsaharienne, de la parution, en 1956, du livre Des prêtres noirs s'interrogent à l'Exhortation post-synodale Africae Munus (2011), en évoquant, au passage, quelques figures-témoins de cette marche.
Ensuite, nous appuyant sur Africae Munus, il nous faudra entrer dans la dynamique d'empathie du synode qui demande de raconter, de nommer et d'analyser. Ce qui oblige le théologien à allier la rigueur du langage discursif à la force suggestive de l'expression symbolico-narrative, la vigueur interpellatrice à l'engagement martyrologique.
En troisième lieu, nous entendrons les Pères synodaux nous appeler : à une éthique qui investit la famille, le socio-politique et l'écologique ; à une théologie qui revisite à nouveaux frais la thématique de l'inculturation en prenant en compte la quête de sens d'hommes et de femmes embarqués dans l'aventure ambigüe de la mondialité ; à une ecclésiologie de service qui donne leur place aux laïcs et prête une attention particulière à la voix des femmes.
Enfin, encadrée par le synode sur la Parole de Dieu et la publication de l'exhortation Verbum Domini, l'assemblée spéciale sur l'Afrique a souligné l'enracinement biblique de toute quête théologique, éthique, pastorale et spirituelle. Comment ne pas évoquer le Congrès de Jérusalem organisé en 1972, sur le thème : « l'Afrique Noire et la Bible » ? Il a inspiré les biblistes du continent, renforcé la collaboration entre biblistes et théologiens, et posé la question de lectures africaines de la Bible.
En somme, le deuxième synode africain n'a-t-il pas été l'occasion d'un discret passage de témoins entre deux ou trois générations de théologiens, passage sous le signe de la vie qui, pour paraphraser le romancier haïtien J. Roumain « est comme un fil qui ne casse pas parce que chaque génération y attache un noeud »(Cf. J. Roumain, Gouverneurs de la rosée, Paris, Mémoire Encrier, 2004) ?
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