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Comment penser l'autorité de la science ?
À l'heure actuelle, nombreux sont les sujets sur lesquels un individu ou une collectivité hésitent à s'en remettre aux conclusions atteintes par les scientifiques. Sur certains sujets, par exemple le risque lié aux OGM, l'une des raisons en est l'absence de consensus au sein même de la communauté scientifique. Sur d'autres, le relatif consensus atteint par les scientifiques est contesté "de l'extérieur" par des activistes politiques ou religieux (évolutionnisme vs créationnisme, notamment aux États-Unis), des acteurs économiques ou industriels (discours visant à minimiser les effets de l'industrialisation sur le climat) ou même des philosophes ou chercheurs dont les travaux portent sur les fondements d'une science (travail critique sur les neurosciences par exemple). Or, si l'on peut espérer qu'il ne s'agit là que de problèmes temporaires, liés à l'actuel établissement de disciplines encore jeunes, tous ces sujets demandent d'ores et déjà à l'individu parfois, et à la communauté souvent, de prendre des décisions. Quels traitements médicaux va-t-on rembourser pour quelles pathologies ? Quels types d'énergie allons-nous chercher à produire ? Qu'allons-nous enseigner dans nos écoles ? Rares sont les questions de ce type auxquelles nous pouvons répondre, en toute simplicité : ce que la science affirme que nous devrions faire. Le but de ce séminaire est d'examiner de quelle manière nous pouvons penser le dialogue avec la science à différentes échelles, individuelle et sociétale. Comment tenir compte de la connaissance de pointe qu'apporte la science tout en admettant l'approximation, le risque, l'erreur, l'existence de débats et d'approches contradictoires ?
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Bibliographie |
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