Auteur(s) : Bernard STENUIT (Grendelbruch, France)
Titre : Horace, son éducation et la politique (jusqu’en 30)
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 88
Date : 2019
Pages : 103-120
Résumé :
Horace : poète officiel, chantre de la Paix retrouvée, chargé par Auguste de composer l’hymne de la grande fête nationale de 17 ACN, le Chant séculaire. Quel contraste ce portrait offre-t-il avec l’ensemble des allusions à sa formation et à ses premières expériences, jusqu’en 30, où paraissent absents la vocation d’orateur et le sens politique ! Quel contraste aussi avec les années discrètes qui suivent la déroute de Philippes. À ce moment, républicain vaincu, mais sauf, il se met à écrire, pour un cercle d’amis seulement, loin de toute ambition politique. Telle est la persona qu’il construit, particulièrement dans les Satires. Mais la politique le rattrape. Son indépendance était toute relative. Horace ne pourra jamais vivre dans la seule fiction poétique et la parodie. L’alternance entre liberté poétique et positionnement politique peut éclairer certains passages des Satires, et plus particulièrement le récit apparemment banal du voyage hautement diplomatique à Brindes (I, 5). Les années 42-30 furent déterminantes pour Horace, comme elles le furent pour le destin de Rome.
Abstract:
Horace: the official state poet, the voice of Peace restored, was commissioned by Augustus to compose the hymn, the Secular Hymn, for the great national celebration of 17 BCE. What a contrast there is between this portrait and the corpus of allusions to Horace’s education and beginnings in the world up until the year 30, a period during which reference to his vocation as orator and his political interests seems to have been quite absent! What a contrast, also, with the years of discretion that followed the fight at Philippi. At that time, a defeated partisan of the Republic, but still alive, Horace set himself to writing, for a closed circle of friends only, far removed from any political ambition. Such is the persona he constructs, notably in the Satires. But politics caught up with him. His independence was quite relative. Horace would never be able to live solely in poetical fiction and parody. The alternating movements between poetical liberty and political positioning can explain certain passages in the Satires, and in particular the seemingly routine journey to Brundisium, which was in fact a strong act of diplomacy (I, 5). The years 42-30 were a crucial period for Horace, just as they were for Rome’s destiny.
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