Auteur(s) : Francis LARRAN (Lycée Martin Luther King, Bussy-Saint-Georges, France)
Titre : On ne compte pas quand on aime Pisistrate, ou Solon transporté par la vraisemblance platonicienne
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 84
Date : 2015
Pages : 41-61
Résumé :
L’étude propose d’éclairer le sens et la fonction de l’anecdote anachronique sur le couple Solon – Pisistrate à la lumière du contexte philosophique et historiographique de la seconde moitié du IVe siècle. Imaginée probablement par Héraclide du Pont, la rencontre affective unissant les deux dirigeants athéniens répond à un régime d’historicité platonicien. Ni vraie ni mensongère, l’anecdote utilise l’arme de la vraisemblance historique pour soutenir la conception platonicienne du dirigeant modèle dans les débats de son temps. Associé au bon tyran Pisistrate pour le bien d’Athènes, le Solon défendu par les milieux platoniciens après la mort de Platon contrarie les prises de position de ses détracteurs qui voudraient, au IVe siècle, le présenter comme un être tyrannique. L’anecdote s’oppose encore aux idées soutenues par La Constitution d’Athènes, qui utilise la rigueur chronologique pour écarter Solon de Pisistrate et le dépeindre ainsi comme l’incarnation du législateur prudent.
Abstract:
This article explores both the meaning and the function of the anachronistic anecdote concerning the couple Solon – Peisistratus. The anecdote will be analysed in the light of the philosophical and historiographical context of the second half of the IVth Century. Probably imagined by Heraclides of Pontus, the friendly meeting between the two Athenian leaders is thought of according to platonic historicity. Neither true nor false, the anecdote uses the weapon of historical plausibility in order to support a platonic position in the contemporary debates surrounding Solon as a leader. Associated with the good tyrant Peisistratus for the good of Athens, Solon, defended by platonic followers, stood against the pronouncements of his detractors, who wished to present him, in the IVth Century, as a tyrannical being. The anecdote is set against the theories of The Athenian Constitution, which uses chronological rigour in order to separate Solon from Peisistratus and depicts Solon as the embodiment of the careful legislator.
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