Auteur(s) : Willy EVENEPOEL (KU Leuven, België)
Titre : The Stoic Seneca on virtus, gaudium and voluptas
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 83
Date : 2014
Pages : 45-78

Résumé :
Nous savons tous que le stoïcisme considérait la virtus comme le bien suprême, tandis que, pour Épicure, c’est la voluptas qui occupait cette place. Dans cette étude, j’examine quelle place le stoïcien Sénèque laisse pour la voluptas, malgré son rejet de la vie qui tend à la voluptas. Sénèque combat les enseignements d’Épicure relatifs à la voluptas. Il met en évidence l’attitude adéquate par rapport aux jouissances et les conséquences négatives du pathos voluptas. Comme le risque est grand de glisser vers un comportement erroné (pathos), la place que Sénèque attribue au plaisir, en particulier au plaisir physique, est très réduite : le plaisir physique est acceptable seulement dans la mesure où la nature l’a associé aux actes destinés à préserver la vie. Dans la mesure où les jouissances spirituelles sont concernées, Sénèque apprécie particulièrement les voluptates honestae qui sont liées aux « kathekonta » en action. Cependant, la vera voluptas est le gaudium, un sous-produit de la virtus. Seul le sage connaît le gaudium. Bien que l’on tende vers la virtus en vue de la virtus elle-même, Sénèque semble considérer le gaudium comme un stimulus important pour ceux qui sont sur le chemin de la virtus.

Abstract:
We all know that the Stoa considered virtus as the supreme good, while for Epicurus voluptas occupied that position. In this study, I explore how much room the Stoic Seneca leaves for voluptas, despite his rejection of a life that aims at voluptas. Seneca combats Epicurus’ teachings regarding voluptas. He points out the appropriate attitude with respect to enjoyment and the negative consequences of the pathos voluptas. As there is great risk of slipping into erroneous behaviour (pathos), the room Seneca allots to pleasure, in particular physical pleasure, is very small: physical pleasure is only acceptable to the extent that nature has attached it to life-preserving actions. As far as spiritual enjoyment is concerned, Seneca especially appreciates the voluptates honestae which are connected with performing “kathekonta”. Nevertheless, the vera voluptas is gaudium, a by-product of virtus. Only the wise man knows this gaudium. Although one strives for virtus for its own sake, Seneca appears to consider gaudium as an important stimulus for those on the path to virtue.


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