Auteur(s) : David ENGELS (Univ. libre de Bruxelles, Belgique))
Titre : Irony and Plato’s Menexenus
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 81
Date : 2012
Pages : 13-41

Abstract:
Few ancient dialogues are more puzzling than Plato’s Menexenus. This is certainly not because of the logical complexity or the philosophical depth of the text. Rather, it is because our problems with understanding ancient Greek humour apparently prevent us from assessing the exact role irony is assigned in this text, which is composed of a clearly humoristic introductory dialogue and a puzzlingly serious funeral oration. Since the beginning of the 19th century, scholarship has been at a loss in understanding the text: It has been variously assumed that the Menexenus had a serious meaning, that it was only a parody, that the whole text was a fake, that only the Epitaphios was Plato’s, that the dialogue was a fake, or that the inconsistencies of the Epitaphios resulted from multiple editorial phases. Nevertheless, each of these hypotheses has been deemed to be unsatisfactory. The present article examines the only hypothesis not yet put forward: The Epitaphios of the Menexenus, or at least most of it, might need to be read not as an ironical text, but as a serious political pamphlet by an unknown Athenian writer of the 4th century, catalogued, as sometimes happened in the history of texts, together with a Platonic fragment. Taking this view would solve the many problems associated with the Menexenus and, above all, the problem of understanding the contrast between irony and seriousness in the text.

Résumé :
Peu de dialogues anciens sont plus déconcertants que le Ménexène de Platon, non pas à cause de la complexité logique ou de la profondeur philosophique du texte, mais parce que les problèmes que nous éprouvons pour comprendre l’humour grec ancien nous empêchent de déterminer la place exacte assignée à l’ironie dans ce texte, composé d’un dialogue introducteur clairement humoristique et d’un discours funèbre sérieux, mais énigmatique. Depuis le début du XIXe s., l’érudition n’est pas parvenue à comprendre ce texte. On a supposé que le Ménexène avait un sens sérieux, que c’était seulement une parodie, que le texte dans son ensemble était un faux, que seul l’Epitaphios était de Platon, tandis que le dialogue était un faux, ou bien que les incohérences de l’Epitaphios venaient des diverses phases éditoriales. Toutefois, chacune de ces hypothèses a été considérée comme non satisfaisante. Le présent article envisage la seule hypothèse qui n’ait pas encore été avancée : l’Epitaphios du Ménexène ou, à tout le moins, une bonne partie de ce texte ne doit pas être lu comme un texte ironique, mais comme un pamphlet politique sérieux d’un auteur athénien inconnu du IVe s., compilé, comme il est arrivé quelquefois dans l’histoire des textes, avec un fragment de Platon. Cette hypothèse permet de résoudre les nombreux problèmes liés au Ménexène et, surtout, le contraste entre l’ironie et le sérieux.