Auteur(s) : Yves DUHOUX (Univ. catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgique)
Titre : Le Linéaire B note-t-il une langue vivante ou figée ? Les leçons de Cnossos
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 76
Date : 2007
Pages : 1-23

Abstract:
Does Linear B represent a Living or a Fixed Language? The Lessons of Knossos

There is a very great tendency to consider that the first known Greek texts, those written in Linear B, show the use of a fixed and artificial language, considerably different from the living Greek of its time. This paper aims to examine to what extent this opinion is correct. The criterion used will be the frequency of orthographic variations in the Mycenaean words. The reference corpus will be a group of texts from Knossos, which will be systematically compared with six Greek alphabetic samples (inscriptions, papyrus) dating from the 5th century B.C. to the 3rd century A.D. The conclusion of the study is that the Mycenaean texts are incomparably more flexible than the alphabetic documents. This demonstrates that the language written in Linear B was by no means fixed, but was living – and that the Mycenaean scribes probably wrote down their actual pronunciation.

Résumé :
On considère très généralement que les premiers textes grecs connus, ceux qui sont écrits en linéaire B, notent une langue figée et artificielle, fort différente du grec vivant de l’époque. Le présent article veut examiner dans quelle mesure cette opinion est exacte. Le critère utilisé sera la fréquence des variations orthographiques dans les mots mycéniens. Le corpus de référence sera un ensemble de textes cnossiens qui sera systématiquement comparé à six échantillons grecs alphabétiques (inscriptions, papyrus) datant du Ve s. avant au IIIe s. après J.-C. La conclusion de l’étude est que les textes mycéniens sont incomparablement plus flexibles que les documents alphabétiques. Ceci démontre que la langue notée par le linéaire B n’était nullement figée, mais vivante – et que les scribes mycéniens écrivaient probablement leur prononciation réelle.