Auteur(s) : Jean GAGÉ
(Collège de France, Paris, France)
Titre : Le témoignage de Julius Proculus (sur
l'assomption de Romulus-Quirinus) et les prodiges fulguratoires dans l'ancien
Ritus comitialis
Revue : L’Antiquité Classique
Volume : 41
Date : 1972
Pages : 49-77
Résumé :
L’auteur avait naguère essayé (dans les Études
offertes à J. Macqueron, 1970) de restituer, à l’origine
des usages religieux du Comitium, une « règle de Mégalès
» qu’Attus Navius défendait contre les innovations d’un
Tarquin. D’autre part, il avait proposé une explication sociologique
des Poplifugia de juillet, simulacre, à l’époque
historique, d’usages primitifs d’« intégration »
au corps fermé des Quirites de jeunes gens de la pubes,
entraînés hors de l’enceinte et y rentrant comme des assiégeants,
pour prendre aussitôt les prénoms « quiritaires » (dans
la Revue hist. droit fr. étr., 1970). Il tente, dans l’étude
présente, d’expliquer par les superstitions fulguratoires propres
à cet ancien ritus comitalis le témoignage sur la transformation
de Romulus en Quirinus prêté à un Julius Proculus : la disparition
du rex fondateur, en un orage provoquant la nuit (en des heures de
jour), correspondait exactement, dans les rites « caprotins », à
un moment de contact magique, entre le roi, les Patres, et ces jeunes
gens admis pour la première fois parmi les quirites ; un sacrifice
collectif, de type rare, réunissait ces trois groupes, avec un rôle
assigné à chacun. À l’origine, le frontiae
chargé de veiller sur les signes a dû s’appeler le nuntius
Proculus.