Torticolis congénital

Concerne environ 3% des naissances. Il s’agit d’une malposition caractérisée par une inclinaison et une rotation de la tête par rapport au tronc. En règle générale, l’inclinaison s’effectue sur la totalité du rachis cervical tandis que la rotation est en grande partie localisée au niveau de la première et deuxième vertèbre cervicale. Un torticolis persistant peut entraîner une malformation de la boîte crânienne (plagiocéphalie).

Le torticolis congénital peut être postural, musculaire ou osseux (tableau). L’examen clinique permet de différencier ces trois formes de torticolis, en fonction de leur réductibilité : complètement réductible et souple (torticolis postural) ; tension au niveau du muscle sterno-cléido-mastoïdien, suite à une malposition intrautérine ou un traumatisme obstétrical du muscle (« fibromatosis colli » ou « olive » dans le muscle), qui rend la réduction difficile (torticolis musculaire) ; irréductible, rigide (torticolis osseux). Le torticolis postural est une malposition cervico-céphalique transitoire. Le torticolis musculaire est secondaire à une rétraction unilatérale du SCM et il s’agit de la forme la plus fréquente de torticolis congénital. La rétraction du SCM induit une inclinaison de la tête et du rachis cervical du côté du muscle rétracté et une rotation de la boîte crânienne du côté opposé. Le torticolis osseux est secondaire à des malformations osseuses, retrouvées par exemple dans le cadre d’une maladie de Klippel-Feil. Il s’agit d’une forme rare souvent associée à une plagiocéphalie parfois déjà présente à la naissance.


 Causes de torticolis chez l’enfant

Osseuses : hémivertèbre cervicale, syndrome de Klippel-Feil, dysfonction occipito-cervicale

Non-osseuses torticolis musculaire congénital, syndrome de Sandifer (voir ce terme)

Neurogènes : tumeur du SNC (hypertension intracrânienne), malformation d’Arnold-Chiari, torticolis oculaire


L’évolution du torticolis congénital est fonction de l’origine de la malposition. Dans la plupart de cas, l’évolution est favorable, soit spontanément (torticolis postural), soit après kinésithérapie (torticolis musculaire). Les cas réfractaires de torticolis musculaire et certaines formes de torticolis osseux nécessitent une prise en charge chirurgicale. En cas de torticolis congénital d’origine musculaire découvert tardivement dont la seule prise en charge kinésithérapeutique ne suffit pas, on peut réaliser une ténotomie uni- ou bipolaire ou la plastie en Z du sterno-cléido-mastoïdien rétracté.


Implications anesthésiques

selon la cause du torticolis ; anesthésie d’un nourrisson.

ATTENTION : l’apparition d’un torticolis persistant chez un enfant doit faire rechercher un problème de colonne cervicale (subluxation, par exemple en cas de trisomie 21, ou après une chirurgie ORL ou en cas de syndrome de Grisel, voir ce terme) ou un problème neurologique (tumeur cérébrale, dysfonction d’un drainage ventriculo-pérotonéal), ou plus rarement un reflux gastro-oesophagien majeur.


Références : 

-        François M. 
Que faire devant un torticolis ? 
Arch Pediatr 2013;20:22-3.

-         Freed SS, Coulter-O’Berry C. 
Identification and treatment of congenital muscular torticollis in infants.  
J Prosthetics & Orthotics 2004; 16, 4S, 18p.

-         Wicart P. 
Torticolis congenital. 
Arch Pédiatr 2012; 19: 335-9.


Mise à jour: janvier 2015