Sarcoïdose

[MIM 181 000, 612 387, 612 388]

(maladie de Besnier-Boeck-Schaumann, BBS, lymphogranulomatose bénigne)

Incidence variable : en Europe, on observe un gradient nord-sud (640 pour 100 000 habitants en Suède contre 0,4 pour 100 000 habitants en Espagne). En France, la prévalence est de 10 pour 100 000 habitants. Pic de fréquence : entre 30 et 40 ans mais des cas pédiatriques sont décrits. Plus fréquente dans la population noire, où elle est aussi plus fréquente chez la femme et souvent plus sévère.  Maladie inflammatoire systémique de cause inconnue qui atteint de préférence linterstitium pulmonaire, mais peut atteindre dautres organes, notamment la peau ou les ganglions lymphatiques (médiastin).

Généralement sans gravité, elle guérit spontanément sauf chez 20 % des malades chez lesquels elle provoque des complications respiratoires en évoluant vers une fibrose pulmonaire.


Les causes sont inconnues. On invoque souvent :


Le mécanisme de la maladie fait sans doute intervenir une immunité cellulaire contre un antigène, pour l'instant inconnu, sur un terrain génétique prédisposé. L'un de ces antigènes pourrait être une mycobactérie, car de l'ADN mycobactérien est fréquemment associé aux cas de sarcoïdoses et une catalase-peroxydase mycobactérienne est identifiée dans 50% des cas. La chronologie de linflammation sarcoïdosique a été bien étudiée au niveau du poumon. On distingue trois phases différentes qui se succèdent : lalvéolite lymphocytaire et macrophagique, la phase granulomateuse, et finalement la fibrose (facultative).

  1. lalvéolite lymphocytaire et macrophagique : des lymphocytes CD4+ activés se concentrent dans les alvéoles du poumon, provoquant une alvéolite. Ces lymphocytes sécrètent des médiateurs pro-inflammatoires comme linterleukine 2 et le facteur chimiotactique des monocytes MCP-1;ils entraînent aussi une activation des lymphocytes B, qui sécrètent en réponse des gammaglobulines ; des macrophages activés sont attirés par l'activation des lymphocytes CD4.
  2. la phase granulomateuse: les macrophages activés s'accumulent dans le poumon. Ils sécrètent notamment l'enzyme de conversion de l'angiotensine et forment des granulomes tuberculoïdes ; une anergie tuberculinique est fréquente liée à une lymphopénie mais il n'y a pas d'immunodépression
  3. la fibrose : les granulomes entraînent une fibrose pulmonaire, principale complication pulmonaire de la sarcoïdose

Présentation clinique :

Dans sa forme typique, le syndrome de Löfgren qui associe érythème noueux, polyadénopathies et douleurs articulaires diffuses, suffit à faire poser le diagnostic de sarcoïdose.

Le diagnostic de sarcoïdose est souvent difficile et tardif : il repose sur des signes :

Evolution : guérison spontanée dans la majorité des cas, surtout les formes asymptomatiqyes.

Traitement : les formes symptomatiques sévères requièrent un traitement.

Le traitement le plus utilisé est la corticothérapie, localement (corticoïdes sous forme inhalée, locale pour les uvéites antérieures ou injectable pour les uvéites postérieures) ou par voie générale. Le traitement corticoïde est prolongé, d'au moins 2 ans, à la dose initiale de 0,5 mg/kg/jour de prednisolone (parfois jusqu'à 1 mg/kg/jour). Les doses sont ensuite très lentement dégressives, avec de possibles rechutes lorsque les doses deviennent inférieures à 0,15 mg par jour et à l'arrêt du traitement. Dans certains traitements, la corticothérapie peut être instaurée avec en même temps le méthotrexate. Les alternatives à la corticothérapie sont les immunosuppresseurs (ThalidomideMéthotrexateAzathioprine), la chloroquine, les anticorps dirigé contre le TNF (infliximabetanercept ou adalimumab).


Implications anesthésiques

voir la RX du thorax et les enzymes hépatiques; protection oculaire; effets secondaires du traitement en cours


Références : 

-        Hong SA, Bell JR.
Progressive upper airway obstruction and dysphagia in a child with supraglottic edema.
JAMA Otolaryngology-Head & Neck Surgery 2020 ; September (in press)


Mise-à-jour septembre 2020