Pyruvate déshydrogénase, déficit en
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Prévalence < 1/106. Maladie métabolique due à la transmission liée à l’X du d’une mutation du gène PDHA1 (Xp22.12) ou à la transmission autosomique récessive d’une mutation du gène PDHB (3p14.3), DLAT (11q23.1), PDHX (11p13), DLD (7q31.1) ou PDP1 (8q22.1). La pyruvate déshydrogénase est un complexe de 3 sous-unités (E1, E2, E3) et 2 cofacteurs qui catalyse la décarboxylation oxydative irréversible du pyruvate en acétyl-coA qui fournit de l’ATP via le cycle de Krebs.
Selon l’unité défaillante et le taux d’activité résiduelle du complexe, on peut observer 6 sous-types :
Diagnostic : taux de lactates élevés dans le sang et ou le LCR, avec un rapport lactate/pyruvate <20. Les lactates et les pyruvates diminuent en cas de jeûne.
Traitement : suppléments de thiamine, régime cétogène (en cas de convulsions, de dystonie ou d’ataxie liée un apport glucidique), parfois dichloroacétate (mais risque de neuropathie périphérique).
Implications anesthésiques:
anesthésie d’un patient porteur d’une cytopathie mitochondriale : administration d’une solution électrolytique glucosée dès le début de la période de jeûne sauf en cas de régime cétogène (pas de glucose, éviter les causes possibles d’augmentation de la glycémie comme les corticoïdes). Quelques cas d’intubation difficile. Eviter l’administration de propofol en infusion continue. Monitorage de la glycémie, de l’acide lactique et des corps cétoniques (urines). Eviter l’hypocapnie qui aggrave l’acidose lactique en inhibant la pyruvate décarboxylase.
préopératoire |
- avis neuropédiatre : efficacité du régime, traitement en cas de crise convulsive, effets secondaires (lithiases urinaires ?) - bilan : numération GR, GBl, plaquettes, ionogramme, urée, créatinine, Ca, Mg, albumine et préalbumine (nutrition). SGOT et SGPT souvent modérément élevés - éviter jeûne prolongé : liquides clairs non sucrés - éviter solutions sucrées en prémédication - éviter d’administration IV de solutions contenant des hydrates de carbone - mesurer la glycémie à l’induction : 50-80 mg/dl |
Anesthésie |
- propofol : OK pour induction mais éviter anesthésie totale IV : source de glycérol, risque de PRIS et de pancréatite - perfusion : NaCl 0,9% (risque acidose) ou Ringer lactate (lactate favorise néoglucogenèse) - éviter corticoïdes : dexaméthasone ? - éviter si possible les médications contenant des hydrates de carbone (glucose, mannitol, glycérol) - la transfusion de produits sanguins labiles réalise un apport caché en hydrates de carbones - si hypoglycémie, corriger avec faibles doses de glucose (0,25g/kg) - surveiller glycémie, pH, ionogramme, NaHCO3 |
Postopératoire |
- reprise du régime dès que possible - mesure corps cétoniques (urines) : entre 40 et 160 mg/dl soit au moins 2 ++)
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Régime cétogène : recommandations périanesthésiques
Références :
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Mise-à-jour janvier 2022