Paralysie néonatale du plexus brachial
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(paralysie d’Erb ou Erb-Duchenne)
L’incidence globale se situe entre 0,42 et 2,9/1000 naissances vivantes. Par définition, La paralysie néonatale du plexus brachial est la faiblesse ou la paralysie flasque d’un membre supérieur diagnostiquée peu après la naissance, et causée par une lésion d’au moins une racine nerveuse cervicale ou thoracique (C5 à T1) : il peut s’agir de l’étirement, de la rupture ou de l’avulsion (arrachement de la moelle) d’une ou plusieurs racines nerveuses.. Cette affection est souvent débilitante et peut affecter le développement global et la qualité de vie de l’enfant. La présentation clinique peut varier entre une faiblesse transitoire et une parésie globale, l’amplitude passive des mouvements étant plus importante que l’amplitude active.
Les causes possibles sont :
I y a une forte association avec la fracture humérale et la fracture claviculaire. Une association modérée était observée avec un diabète maternel, un accouchement assisté par forceps ou par ventouses, une asphyxie fœtale ou néonatale, une macrosomie (plus de 4,5 kg), et un nouveau-né gros par rapport à son âge gestationnel.
La classification de Narakas est utilisée pour classer la gravité de la lésion. Le pronostic dépend également du type de lésion nerveuse :
Classification de Narakas
groupe |
nom |
Racines atteintes |
signes |
I |
Paralysie radiculaire supérieure classique (paralysie de Erb) |
C5 ou C6 |
Absence d’abduction de l’épaule, de rotation externe du bras, de flexion du coude, de supination de l’avant-bras |
II |
Paralysie radiculaire supérieure étendue (paralysie de Erb) |
C5 à C7 |
Idem I + Absence d’extension du poignet et des doigts |
III |
Paralysie totale sans syndrome de Claude Bernard-Horner |
C5 à T1 |
Paralysie flasque complète |
IV |
Paralysie totale avec syndrome de Claude Bernard-Horner |
C5 à T1 + chaîne sympathique (parfois N phrénique) |
Paralysie flasque complète + syndrome de Claude Bernard- Horner (paralysie diaphragme homolatéral) |
La paralysie de Klumpke correspond à une atteinte des racines C8 et T1, et entraîne une paralysie de la main.
Diagnostic différentiel :
- pseudoparésie suite à une fracture humérale ou claviculaire, ou à une infection locale
- arthrogrypose,
- pathologie neuromusculaire néonatale (amyotrophie spinale, myotonie congénitale etc).
Traitements chirurgicaux : les groupes I et II sont associés à un taux plus élevé de résolution spontanée à 12 mois (80% et 60%). Les nourrissons ayant une lésion totale du plexus (groupes III et IV) qui ne démontrent aucun signe de récupération à 3 mois ont besoin d’une microchirurgie reconstructive pour explorer et si possible réparer la lésion du plexus et améliorer le pronostic : l’absence de rétablissement de la fonction du biceps à l’âge de trois mois est en général considérée comme une indication opératoire avant l’âge de 6 à 9 mois.
On distingue :
Implications anesthésiques:
la disparition des plaques motrices au niveau des nerfs issus des racines lésées entraîne un risque minime d’hyperkaliémie lors de l’administration de succinylcholine (redistribution de récepteurs ACh fœtaux au niveau de la surface des muscles atteints) ; incision cervicale très large, chirurgie prolongée, installation délicate, risque de douleurs neuropathiques post-opératoires.
Références :
- Van Aerde J, Anderson J, Watt J, Olson J. Société canadienne de pédiatrie, comité d’étude du fœtus et du nouveau-né.
La paralysie périnatale du plexus brachial.
Paediatr Child Health 2006;11:112.
- Volpe KA, Snowden JM, Cheng YW, Caughey AB.
Risk factors for brachial plexus injury in a large cohort with shoulder dystocia.
Arch Gynecol Obstet 2016;294 : 925-9.
- Meena R, Doddamani RS, Sawarkar DP, Agrawal D.
Current management strategies in neonatal brachial plexus palsy.
J Peripher Nerve Surg 2021;5:1–7.
Mise-à-jour octobre 2022