(Déficit en sphingomyélinase)
Autosomique récessive. Sphingolipidose par déficit en sphingomyélinase acide, enzyme lysosomiale qui assure l'hydrolyse de la sphingomyéline en céramide.
On distingue plusieurs variantes :
- type A (85 %) (1/500.000) [MIM 257 200]: transmission autosomique récessive d’une mutation du gène SMPD1 (11p15.3) qui encode la sphingomyélinase ; plus fréquente dans les populations d’origine Ashkénaze. L’activité enzymatique est < 5 % de la normale ; cholestase qui apparaît vers 2-3 mois, hépatomégalie ; tache rouge cerise au fond d'œil (30 %) ; retard de développement qui apparaît vers 1 an ; pneumopathies à répétition ; dégradation progressive et décès dans la petite enfance.
- type B (1/200.000) [MIM 257 200]: transmission autosomique récessive d’une mutation du gène SMPD1 (11p15.3) qui encode la sphingomyélinase ; l’activité enzymatique est de 5 à 10% celle de la normale ; début plus tardif que la forme A ; hépatosplénomégalie sans atteinte du SNC ; parfois pancytopénie ; cellules spumeuses à la biopsie de foie et de moelle.
- type C [MIM 257 220] : il s’agit en réalité d’une anomalie de l’export du cholestérol intralysosomial avec accumulation secondaire de sphingomyéline. Transmission autosomique récessive d’une mutation de la protéine NPC1 (18q11) (95 %, forme C1), plus rarement de la protéine NPC2 (14q24.3) (forme C2) [MIM 607 625]. La physiopathologie du tableau neurologique est mal comprise : la surcharge neuronale concerne surtout les gangliosides GM1 et GM3 et peu la sphingosine ; on trouve des méganeurites, une dystrophie neuroaxonale et des anomalies au niveau des synapses GABAergiques et glutaminergiques. Histiocytes "bleu marine" à la biopsie de moelle. Le traitement est symptomatique ; traitement expérimental à base de miglustat. Traitement expérimental dans les formes C1 : injections intrathécales régulières de 2-hydroxyprolyl-bétacyclodextrine.
- On distingue 5 formes cliniques classées selon l’âge de début :
- périnatale : parfois ascite foetale ; hépatosplénomégalie, ictère cholestatique et insuffisance hépatocellulaire avec décès rapide. Formes moins sévères : ictère cholestatique prolongé, hépatite à cellules géantes. Si mutation NPC2 : atteinte respiratoire avec pneumopathie interstitielle et tableau de lipoprotéinose alvéolaire (voir ce terme)
- infantile précoce : avant 2 ans ; hypotonie, retard ou stagnation des acquisitions, hypertonie spastique des membres puis tétraparésie spastique ; leucodystrophie à l’IRM. Hépatosplénomégalie. Paralysie supranucléaire verticale du regard, cataplexie gélastique (chute brutale de la tête ou du corps déclenchée par des stimuli émotionnels qui déclenchent le rire ou le sourire). Décès vers 5 ans
- infantile tardive : entre 2 et 6 ans ; installation progressive de signes neurologiques : hypotonie, lenteur motrice, incontinence salivaire, dysphagie avec fausses déglutitions, déficit cognitif. Epilepsie sévère dans 30-50% des cas. Décès avant 15 ans
- juvénile : entre 6 et 15 ans ; apparition d’une mauvaise coordination motrice ; épilepsie ; cataplexie gélastique ; paralysie supranucléaire verticale du regard ; troubles cérébelleux (ataxie), troubles de déglutition, dysarthrie, troubles psychiatriques (psychose, schizophrénie, démence progressive) et finalement état grabataire
- adolescente/adulte : après 15 ans ; difficultés d’apprentissage, cataplexie gélastique ; paralysie supranucléaire verticale du regard ; démence, épilepsie, troubles cérébelleux (ataxie), troubles de déglutition, dysarthrie
- type D : cholestase et hépatomégalie ; ophtalmoplégie verticale supranucléaire et histiocytes "bleu marine" à la biopsie de moelle ; dégradation neurologique progressive entre 5 et 9 ans (dysarthrie, ataxie, convulsions) ; forme très proche de la C and un groupe de patients originaires de la Nouvelle Ecosse.
- type E [MIM 607 616] : forme tardive sans signes neurologiques, qui débute entre 20 et 40 ans. Splénomégalie avec thrombopénie.
Implications anesthésiques:
Vérifier fonction hépatique et formule sanguine (plaquettes). Forme C: hypoplaquettose, épilepsie sévère, retard psychomoteur, fausses déglutitions, Risque d’intubation difficile et d'aspiration. Risque d’hyper- ou d’hypothermie durant une IRM.
Références :
- Bujok SS, Bujok G, Knapik P.
Niemann-Pick disease : a rare problem in anaesthesiological practice.
Paediatr Anaesth 2002; 12: 806-8.
- MiaoN, Lu X, O’Grady MP, Yanjanin N, Porter FD, Quezado ZMN.
Niemann-Pick disease type C: implications for sedation and anesthesia for diagnostic procedures.
J Child Neurol 2013;27: 1541-6.
- Schilling T, Kozian A, Pfau G, et al.
Anesthetic management of a patient with NiemannPick type B disease undergoing cardiac surgery.
J Cardiothorac Vasc Anesth. 2007; 21:428-31
- Ulloa ML, Froyshteter AB, Kret LN, Chang DP, Sarah GE, McCarthy RJ, Barnes SD, Berry-Kravis EM.
Anesthetic management of pediatric patients with Niemann-Pick disease type C for intrathecal 2-hydroxypropyl-â-cyclodextrin injection.
Pediatr Anesth 2020; 30 : 766-72. Al-Shamrani A, Al-Shamrani K, Bin Mahfoudh A , Mohamed AS, Mohamed S. A Niemann-Pick Disease Type C2 with severe pulmonary involvement and limited therapeutic options: a case report. Children 2022, 9, 1811. https://doi.org/10.3390/children9121811
Mise-à-jour: décembre 2022