Migraine hémiplégique familiale ou sporadique

MIM 141 500, 602 481, 607 516, 609 634]

Prévalence estimée à 1-5/20.000. Transmission autosomique dominante de mutations du gène CACNA1A (19p13), ATP1A2 (1q21-q23) ou SCNA1 (2q24) qui codent pour des transporteurs ioniques cérébraux, ce qui entraine une accumulation de K et de glutamate au niveau des fentes synaptiques et une hyperexcitabilité neuronale. Forme rare de migraine avec aura motrice. On distingue les formes familiales en cas dantécédents familiaux et de forme sporadique en leur absence.

Le déficit moteur qui précède la céphalée est toujours associé à au moins un autre symptôme : trouble sensitif, visuel ou du langage, ou, dans 70% des cas, de symptômes dits basilaires (vertiges, acouphènes).

Le déficit moteur dure de 10 minutes à quelques heures ; la céphalée débute pendant ou après laura motrice et saccompagne des signes migraineux habituels (nausées et vomissements, phono- et photophobie)

En cas de crise sévère, on peut observer un déficit moteur prolongé, une confusion, un délire avec hallucinations, un coma, de la fièvre ou une crise dépilepsie : 50% de ces cas surviennent avant lâge de 20 ans et peuvent être inauguraux, ce qui en rend le diagnostic difficile.

Dans 80-90% des cas, le patient est asymptomatique entre les crises ; dans les 10-20 % restants, on observe des signes cérébelleux permanents (nystagmus, ataxie, dysarthrie), une épilepsie ou un déficit intellectuel.



MHF1

MHF2

MHF3

fréquence relative

40-50%

20%


locus

19p13

1q23

2q24

gène

CACNA1A

ATP1A2

SCN1A

protéine

sous-unité á1 canal calcique Cav2.2

sous-unité á2 dune pompe Na/K

ATP-dépendante

sous-unité á1 canal sodique Nav1.1

Manifestations fréquentes

Crises MH

Crises sévères avec coma

Atrophie cérébelleuse avec nystagmus et ataxie

Crises MH

Crises sévères

Crises MH

Manifestations rares

Epilepsie

Déficit intellectuel

Epilepsie

Déficit intellectuel

Signes cérébelleux

?


Deux tiers des patients signalent un ou plusieurs facteurs déclenchants : stress, traumatisme crânien bénin, ou encore facteurs diététiques, stimulations visuelles ou auditives comme dans les autres migraines. Les crises de migraine hémiplégique peuvent alterner avec dautres types de migraines.


Implications anesthésiques

éviter les tryptans et la nimodipine qui aggraveraient laura; épilepsie possible

Références : 

-        Ducros A.
Migraine hémiplégique familiale et sporadique.
Revue Neurologique 2008 ; 164 : 216-24.

-        Ducros A.
Migraine hémiplégique familiale.
Encyclopédie Orphanet, mars 2008 11 pages
www.orpha.net/data/patho/Pro/fr/MigraineHemiplegiqueFamiliale-FRfrPro1031v01.pdf


Mise-à-jour décembre 2017