MICI

Acronyme de Maladie Inflammatoire Chronique de lIntestin, qui regroupe la maladie de Crohn, la rectocolite ulcéro-hémorragique et la colite inclassée

  1. Maladie de Crohn : son incidence augmente dans les pays industrialisés. Elle s'observe surtout chez ladolescent et ladulte jeune mais peut apparaître dès lâge de 10 ans. Les formes précoces ont souvent une atteinte plus étendue et plus sévère. Avant la puberté, la maladie de Crohn atteint davantage les garçons que les filles. Sa cause probable est une réponse immunitaire inadaptée au microbiote intestinal, surtout les bactéries invasives quil contient comme E Coli AIEC.  Des facteurs génétiques [mutations des gènes NOD2 (16q12), ATG16L1 (chr 2), IRGM (ch 5) ou IL23R (ch 1] et environnementaux ont un rôle favorisant. Elle se caractérise par  une atteinte inflammatoire segmentaire (parfois multiple mais séparée par des zones saines). touchant les trois tuniques du tube digestif et même les mésos. Sur le plan histologique, on observe une réaction inflammatoire granulomateuse avec des cellules géantes. La localisation principale est liléon terminal et le côlon droit mais tous les niveaux du tube digestif peuvent être atteints, y compris lœsophage et le périnée. Les symptômes initiaux sont souvent peu spécifiques : douleurs abdominales, asthénie, diarrhées glaireuses. En cas datteinte iléocolique, un syndrome occlusif ou pseudo-appendiculaire peut être observé. Latteinte rectale se caractérise par du ténesme et de lincontinence. Chez lenfant, cest parfois latteinte péri-anale (fistule anale) qui permet détablir le diagnostic. Parfois, manifestations extra-digestives: des arthrites, un érythème noueux ou un pyoderma gangrenosum (ulcération phagédénique), une stéatose hépatique, une lithiase urinaire, parfois une atteinte oculaire.

Traitements : a) en cas de crise : alimentation entérale exclusive (p os, sonde gastrique ou gastrostomie) à base dun soluté caséiné ; b) courtes cures de corticostéroïdes p os en cas de poussée importante ; c) immunomodulateurs en cas de corticodépendance : méthotrexate, azathioprine ; d) biothérapie : infliximab (anticorps anti-TNFá ) IV ou adalimunab en sous-cutané ; e) transplantation de selles pour modifier le microbiote ; la chirurgie est réservée aux complications : perforations, fistules, sténoses.

  1. Rectocolite ulcéro-hémorragique: pic de fréquence se situe entre 11 et 15 ans ; elle est très rare avant 10 ans. Elle limitée à la muqueuse et à la sous-muqueuse du côlon et du rectum. Les lésions histologiques sont peu spécifiques. Cliniquement, l'affection se caractérise par des diarrhées muco-sanglantes et des crampes abdominales. Elle évolue par poussées avec succession de rémissions et de rechutes. La complication majeure est la survenue dun mégacôlon toxique avec fièvre et distension abdominale, pouvant aboutir à une perforation, une hémorragie et/ou un sepsis. Cest souvent une indication de colectomie urgente. Manifestations extra-intestinales possibles: arthrites, érythème noueux et cholangite sclérosante avec hypertension portale précoce.

Traitements : a) 5-aminosalicylés en suppositoires  ou corticoïdes en lavements ; b) 5-aminosalicylés p os ; c) courtes cures de corticostéroïdes p os en cas de poussée importante ; d) immunomodulateurs en cas de corticodépendance : méthotrexate, azathioprine ; e) en cas déchec : colectomie totale avec ou sans conservation du rectum (néo-réservoir grêle)

Implications anesthésiques

vérifier létat nutritionnel (poids, protéines et albumine plasmatiques) ; souvent, dépression larvée ; effets secondaires des traitements (date de la dernière cure de corticoïdes ?)

Références


Références : 


Mise à jour  mai 2017