Leucodystrophie métachromatique
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(maladie de Greenfield, maladie de Scholz)
Incidence : 1/40.000 à 1/100.000 en Europe et en Amérique du Nord. Maladie neurodégénérative due à la destruction progressive de la myéline dans le système nerveux central et périphérique suite à l’accumulation de sulfatides dans la myéline. Mutation de novo ou transmission autosomique récessive d’une mutation (délétion) du gène ARSA (22q13) qui code l’arylsulfatase A (enzyme lysosomiale).
Plusieurs formes cliniques sont décrites :
- infantile tardive (50% des cas): début avant 30 mois. Détérioration mentale après un début de développement normal: ataxie, dysarthrie, hypotonie, spasticité, hyporéflexie, atrophie optique, souvent convulsions
- juvénile: précoce avec un début entre 4 et 6 ans ou tardive avec un début entre 6 et 16 ans; , déclin intellectuel, troubles du comportement (désinhibition, impulsivité), troubles de mémoire, changement de personalité, ataxie, neuropathie périphérique, parfois convulsions.
- adulte: début vers 16 ans, avec des signes psychiatriques (schizophrénie, troubles bipolaires); les troubles du mouvement et de la posture apparaissent plus tard; des dysesthésies sont présentes
- déficit partiel en cerebroside sulfate
- pseudodéficience en arylsulfatase: déficit biologique sans anomalies neurologiques
Il existe également
- la leucodystrophie métachromatique due à un défict en saposine B [MIM 249 900]
- la sulfatidose juvénile [MIM 272 200] ou déficits multiples en sulfatase (voir ce terme) ou mucosulfatidose qui associe des caractéristiques d’une mucoplysaccharidose et d’une leucodystrophie métachromatique.
Traitements:
- symptomatique: gastrostomie, anticonvulsivants, baclofène, toxine botulique …
- greffe de moelle osseuse ou de sang de cordon dont les résultats dépendent de l’état neurologique avant la transplantation
- thérapie génique avec un rétrovirus
- administration intrathécale bimensuelle d’un recombinant de l’arylsulfatase A
Implications anesthésiques:
retard mental, reflux gastro-oesophagien, contractures, convulsions. Anesthésie péridurale utilisée sans provoquer de dégradation post-opératoire.
Réponse appremment normale aux curares non-dépolarisants mais monitorage difficile de la curarisation (contractures). Immunosuppression si transplantation.
Risque accru de complications périopératoires fortement corrélé avec le score de sévérité neurologique (1 à 5) qui inclut l’augmentation du tonus musculaire, la présence d’un clonus ou de réflexes tendineux anormaux, les fausses déglutitions ou les absences, la présence d’apnées et de convulsions.
Références :
- Malde AD, Naik LD, Pantvaidya SH, Oak SN.
An unusual presentation in a patient with metachromatic leoco dystrophy.
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- Hernandez-Palazon L.
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- Mattioli C, Gemma M, Baldoli C, Sessa M, Albertin A, Beretta L.
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- Birkholz T, Irouschek A, Knorr C, Schmidt J.
Alternative anesthetic management of a child with spastic quadriplegia due to metachromatic leukodystrophy using total intravenous anesthesia.
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- Bascou NA, Marcos MC, Beltran Quintero ML, Roosen-Marcos MC, Cladis FP, Poe MD, Escolar ML.
General anesthesia safety in progressive leukodystrophies: a retrospective study of patients with Krabbe disease and metachromatic leukodystrophy.
Pediatr Anesth 2019; 29: 1053-9
Mise à jour: septembre 2024