Laryngomalacie

Dyskinésies du larynx entraînant collapsus plus ou moins complet des structures supraglottiques à l'inspiration et produisant un stridor. Souvent associée à la prématurité, la laryngomalacie est la plus fréquente (60%) des affections congénitales du larynx et la cause la plus fréquente de stridor congénital. Ses causes possibles et souvent associées sont :

Présentation clinique : dans la forme classique, le nouveau-né présente un sifflement inspiratoire intermittent qui apparaît au cours des deux premières semaines de vie et s'aggrave progressivement durant les 4 à 6 premiers mois de vie puis s'améliore progressivement par la suite sur une période d'environ 2 ans car la croissance du larynx est plus rapide que celle des structures supraglottiques. Le stridor [du latin "stridor", son aigu, est un sifflement inspiratoire aigu, permanent ou intermittent, accompagnant les mouvements inspiratoires et provoqué par une obstruction incomplète du larynx ou de la trachée]  est majoré en décubitus dorsal, lors des tétées et des périodes d'agitation, et diminue lorsqu'on met la nuque en hyperextension ou si on place l'enfant en décubitus ventral. La phonation et le cri sont normaux.

Il peut arriver que le stridor soit symptomatique d'une anomalie laryngée ou trachéale provoquant le développement d'une laryngo-trachéo-bronchomalacie secondaire : sténose sous-glottique, hémangiome sous-glottique, paralysie congénitale des cordes vocales, anomalie vasculaire congénitale, kyste laryngé ou kyste sous-glottique ou des suites d'une chirurgie laryngotrachéale (atrésie de l'œsophage).

A l'examen en phase dynamique par fibroscopie nasale ou par laryngoscopie sous anesthésie légère conservant la ventilation spontanée, on observe une rétraction inspiratoire des replis ary-épiglottiques et des cartilages arythénoïdiens avec un aspect tubulaire de l'épiglotte.

Classification de P Monnier (Pediatric airway surgery : Management of laryngotracheal stenosis in infants and children. 2010) :



Traitement :


Implications anesthésiques

risque majoré dobstruction des voies aériennes supérieures à linduction et au réveil dune anesthésie ; en cas dintubation, choisir en première intention une sonde dintubation dun diamètre inférieur à celui prévu pour lâge de lenfant,  en cas dexamen ORL sous anesthésie générale, il faut garder à lesprit que lanesthésie topique des structures glottiques pourrait exagérer les signes dune laryngomalacie : il est donc préférable de se concerter avec lORL avant de la réaliser. On peut, par exemple, ne pulvériser les structures glottiques avec la lidocaïne quaprès une inspection initiale de la glotte par lORL


Références : 

-        Boudewyns A, Claes J, Van de Heyning P.
Clinical practice: an approach to stridor in infants and children.
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-        Ayari S, Aubertin G, Girschig H, Van Den Abbeele T, Mondain M.
Pathophysiology and diagnostic approach to laryngomalacia in infants.
Eur Annals of Otorhinolaryng, Head and Neck Dis 2012; 129: 257-63.

-        Ahmad SM, Soliman AM.
Congenital anomalies of the larynx.
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-        Lee KS, Chen BN, Yang CC, Chen YC.
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Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2007; 71:889-95.

-        Richter GT, Thompson DM.
The surgical management of laryngomalacia.
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-        Nielson DW, KU PL, Egger M.
Topical lidocaine exagerates laryngomalacia during flexible bronchoscopy.
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Mise-à-jour février 2016