Hodgkin, maladie de
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[MIM 300 221, 400 021, 236 000]
Affection maligne du système lymphoréticulaire qui représente 6 % des cancers de l'enfant. Il existe une forte prédominance féminine. Il semble exister une prédisposition génétique (transmission autosomique récessive d’une mutation du gène KLHDC8B en 3p21.31) avec une association avec certains antigènes HLA. Des facteurs viraux sont souvent en cause comme l'herpès virus 6, le cytomégalovirus et surtout le virus d'Epstein-Barr. Certains états d'immunodéficience, constitutionnelle (syndrome d'ataxie-télangiectasie) ou acquise (infection par le VIH), augmentent le risque.
Présentation clinique : polyadénopathie susclaviculaire et cervicale, indolore et faite de ganglions fermes à la palpation. Cette polyadénopathie peut s'étendre au médiastin, provoquant une compression des voies aériennes ou un épanchement pleuro-péricardique, et, plus rarement, à la cavité péritonéale. Il peut y avoir une infiltration médullaire progressive avec anémie, neutropénie et thrombopénie.
Les facteurs cliniques de gravité sont les suivants :
D'autres symptômes non spécifiques et sans valeur pronostique sont souvent présents : léthargie, anorexie, prurit, douleurs lombaires accrues par l'absorption d'alcool.
Diagnostic : mise en évidence à la biopsie ganglionnaire de cellules de Reed-Steinberg, larges cellules polynucléées caractéristiques de la maladie. Ces cellules monoclonales proviennent de la lignée des cellules germinales lymphocytaire B.
A l’histologie, on distingue :
Le traitement dépend du bilan d'extension (radiographie thoracique, scanner thoraco-abdominal, PET-scan, IRM) et des perturbations biologiques (fonction hépatique et phosphatases alcalines notamment).
On classe la maladie en 4 stades :
A noter : la rate compte comme une aire ganglionnaire ; son envahissement est noté par un 's'.
Le traitement repose sur une chimiothérapie (cyclophosphamide, procarbazine, vincristine ou vinblastine, prednisone ou dexaméthasone, doxorubicine, bléomycine, dacarbazine, étoposide, méthotrexate, cytosine arabinoside) qui peut être combinée à une radiothérapie à faible dose.
Avec les traitements actuels, le taux de survie à 5 ans est de l'ordre de 95 %. La plupart des rechutes surviennent dans les 3 premières années. Les patients résistant au traitement ou en rechute avec ou sans greffe de moelle peuvent être traités avec le brentuximab-vendotin (association d’un agent antimicrotubules et d’un anticorps monoclonal anti CD 30).
Implications anesthésiques:
Références :
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Special issues in pediatric Hodgkin's disease.
Eur J Haematol Suppl 2005; 66:55-62.
- Latham GJ, Greenberg RS.
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Pediatr Anesth 2010; 20:295-304.
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Anesthetic considerations for the pediatric oncology patient- part 3: pain, cognitive dysfunction, and preoperative evaluation.
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- Gorton H, Wilson R, Robinson A, Lyons G.
Survivors of childhood cancers: implications for obstetric anaesthesia.
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- Ansell SM, Radford J, Connors J, Dlugosz-Danecka M et al.
Overall survival with Brentuximab Vedotin in stage III or IV Hodgkin’s Lymphoma.
N Engl J Med 2022; 387: 310-20.
Mise-à-jour janvier 2023