Hantaviroses
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Zoonoses transmises par différentes espèces de rongeurs. Ces virus sont présents dans les urines, les déjections des rongeurs. L’homme contracte l’infection par contact avec les rongeurs ou leurs déjections ou leur urine et, probablement, par inhalation de particules virales dans les régions où l’on retrouve de grandes quantités d’excréments de rongeurs. La plupart des hantavirus ne se propagent pas d’un homme à l’autre, sauf dans l’hantavirus Anes au Chili.
La période d’incubation varie de 1 à 6 semaines (avec une moyenne de 2 semaines). Les symptômes d'une infection par hantavirus débutent par une fièvre soudaine, des céphalées et des douleurs musculaires. Des douleurs abdominales, des diarrhées ou des vomissements peuvent également être observés.
Le virus peut affecter plus spécifiquement différents organes :
Les hantavirus sont regroupés au sein de la famille des Hantaviridae (ordre des Elliovirales). Leur génome comprend 3 molécules d’ARN simple brin de polarité négative, désignées S (« small »), M (« medium »), et L (« large ») codant respectivement la nucléoprotéine N, deux glycoprotéines d’enveloppe (Gn et Gc), et une ARN polymérase ARN-dépendante. Cinquante-trois espèces sont officiellement rapportées et le nombre de taxons décrits a augmenté récemment de manière importante. Près de 140 taxons sont reconnus actuellement et des hantavirus sont présents sur tous les continents. Chaque taxon viral est associé généralement à une seule espèce hôte naturel, incluant des rongeurs (rats, campagnols, mulots), des insectivores (taupes, musaraignes), des chauves-souris (soit 47 espèces virales au total) mais aussi des poissons (5 espèces virales) et un reptile (1 espèce virale).
En Europe
- le virus Puumala (espèce Orthohantavirus puumalaense), responsable du plus grand nombre de cas de fièvre hémorragique à syndrome rénal (forme clinique connue sous le nom de néphropathie épidémique). Son réservoir est le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus anciennement dénommé Myodes glareolus ), qui vit en forêt ou bordure de forêts. Il circule en Europe du Nord et de l’Ouest avec un taux de létalité de l’ordre de 0,4 %.
- le virus Seoul (espèce Orthohantavirus seoulense), dont le principal réservoir est le rat brun (Rattus norvegicus), mais les cas humains rapportés en Europe sont peu fréquents mais certainement sous-estimés
- les virus Dobrava, Kurkino et Saaremaa (espèce Orthohantavirus dobravaense) circulent dans la région des Balkans et en Europe Centrale et est à l’origine d’atteintes humaines graves (taux de mortalité jusqu’à 10%). Le réservoir du virus Dobrava est le mulot à collier (Apodemus flavicollis) présent dans les forêts
- le virus Tula (espèce Orthohantavirus tulaense) dont le réservoir est le campagnol commun (Microtus arvalis) dans le massif du Jura, le Bas-Rhin et l’Aveyron. Ce rongeur est présent dans les milieux ouverts et lisières de forêts.
Le traitement est symptomatique. Aucun traitement spécifique n’est disponible. Le transfert de plasma humain contenant des anticorps anti-virus Andes a permis de réduire fortement la mortalité chez des patients infectés par ce virus. La prévention de l’infection consiste essentiellement à limiter les contacts avec les rongeurs, leurs sécrétions et excrétions..
Implications anesthésiques:
vérifier les fonctions rénale et hépatique
Références :
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Mise-à-jour juin 2025