Haddad, syndrome de

[MIM 209 880]

(Syndrome d'Ondine-Hirschsprung)

Très rare. Neurocristopathie associant une maladie de Hirschsprung (voir ce terme) à une hypoventilation alvéolaire congénitale centrale (maladie d'Ondine : voir ce terme). La maladie dOndine est due à une mutation de novo ou à la transmission autosomique dominante à pénétrance incomplète (10% des cas) dune mutation du gène PHOX2B en 4p12 et 90% des cas présentent une expansion répétée de 4 à13 alanines sur le résidu 20 polyalanines (PARM). Lhypoventilation alvéolaire centrale congénitale sans doute due à une anomalie d'intégration, au niveau du système nerveux central, des informations afférentes reçues par les chémorécepteurs : on observe une absence de réponse ventilatoire au CO2, une ventilation normale à l'éveil mais une diminution du volume courant et diminution variable de la fréquence respiratoire (voire une apnée) lors de l'endormissement et surtout en sommeil non-REM.

Lincidence de la maladie dOndine est estimée à environ 1/200.000 naissances et 15-20% de ces enfants présentent une maladie de Hirschsprung, souvent une forme étendue au-delà de langle splénique.Le rapport garçon/fille est de 1/1 contrairement à la maladie de Hirschsprung isolée qui et plus fréquente chez les garçons. Inversément, 1,5% des enfants souffrant de la maladie de Hirschsprung présentent une maladie dOndine.

Lassociation des deux maladies entraîne une dysfonction du système nerveux autonomique : troubles de la régulation de la température, troubles du rythme cardiaque et du contrôle de la TA, dysmotilité du tube digestif.

Risque accru de neuroblastome et de ganglioneurome.

En cas dhypoxémie chronique, il y a un risque de cœur pulmonaire chronique.

La mortalité est importante (> 50% dans la registre français) surtout durant les 6 premiers mois de vie.


Implications anesthésiques

Echocardiographie pour exclure une hypertension artérielle pulmonaire. Dysmotilité oesophagienne. La maladie d’Ondine nécessite en général une trachéotomie ou un pacing des nerfs phréniques pour assurer la ventilation nocturne. Si possible utiliser des anesthésiques généraux et des morphiniques à action courte, et leur préférer des techniques d'anesthésie locorégionale. Un cas de BAV complet associé à l’injection d’un bolus de 3mg/kg de propofol.


Références : 

-        Sochala C, Van Deenen D, De Villé A, Govaerts MJM. 
Heart block following propofol in a child. 
Paediatr Anaesth 1999; 9: 349-51.

-         Lai D, Schroer B. 
Haddad syndrome: a case of an infant with central congenital hypoventilation syndrome and Hirschsprung disease. 
J Child Neurol 2008; 23: 341-3.

-         Prottengeier J, Munster T, Wintermeyer P, Schmidt J. 
Anaesthesia and orphan disease: Haddad syndrome (Ondine-Hirschsprung disease). 
Eur J Anaesthesiol 2014; 31: 339-340 

-        Broch A, Trang H, Montalva L, Berrebi D, Dauger S, Bonnard A.
Congenital central hypoventilation syndrome and Hirschsprung disease : a retrospective review of the French National Registry Center on 33 cases.
J Pediatr Surg 2019; 54: 235-30.


Mise-à-jour: décembre 2019