Brody, maladie de

[ MIM 601 003108 730]

Prévalence estimée à <1.106 mais sans doute sous-diagnostiquée. Transmission autosomique récessive de mutations du gène ATP2A1 (16p12) qui encode une ATP-ase calcium dépendante du réticulum sarcoplasmique (SERCA1) des fibres musculaires de type II (effort bref)  du muscle squelettique. Cette mutation entraîne un ralentissement de lentrée du Ca++ dans le réticulum sarcoplasmique après une contraction musculaire, et donc une augmentation prolongée du taux intracellulaire de Ca++.


Les premiers signes apparaissent durant la première décade. Cela entraîne une raideur musculaire ou des crampes, souvent indolores, après un exercice intense ou des mouvements rapides (impossibilité de courir).  Cette raideur disparaît après quelques secondes de repos. A lEMG réalisé durant un épisode de raideur musculaire après un exercice : pas de myotonie mais une absence dactivité électrique (contracture silencieuse). Tous les muscles peuvent être atteints (surtout ceux des membres inférieurs et supérieurs, et des paupières) et le froid favorise les épisodes de raideur.


Risque dhyperthermie maligne : deux cas rapportés de crise ressemblant à lhyperthermie maligne et un cas de rhabdomyolyse suite à un exercice  mais sans mutation connue du gène RYR1. Les tests de contracture sont positifs suite à laugmentation de Ca++ intracytoplasmique mais il ny a pas dhypermétabolisme.

CPK : normaux ou modérément élevés.

Biopsie : atrophie modérée des fibres musculaires de type II

Traitement : le dantrolène ou le vérapamil  p os peuvent être efficaces.


Implications anesthésiques

la positivité des tests de contractures diagnostiques de lhyperthermie maligne est sans doute un artéfact causé par le retard de relaxation des fibres musculaires de type II. Mais, étant donné le risque de rhabdomyolyse induite par les anesthésiques, il est prudent déviter les halogénés et la succinylcholine. Eviter lhypothermie.


Références : 

-         Benca J, Hogan K. 
Malignant hyperthermia, coexisting disorders, and enzymopathies: risks and management options. 
Anesth Analg 2009; 109: 1049-53.

-        Voermans NC, Laan AE, Oosterhof A, van Kuppevelt TH et al. 
Brody syndrome: a clinically heterogenous entity distinct from Brody disease. A review of literature and a cross-sectional clinical study in 17 patients. 
Neuromuscul Disord 2012; 22: 944-54 

-        Molenaar JP, Verhoeven JI, Rodenburg RJ, Kamsteeg EJ, Erasmus CE et al. 
Clinical, morphological and genetical characterization of Brody disease: an international study of 40 patients.
Brain 2020 ; 143 : 452-66


Mise-à-jour juin 2020